بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Le Shaykh sidi Mawlay Mohamed Faouzi
Al Karkari (radiAllâhu ‘anhu)

Son nom et son lignage

Il s’agit du grand imam, le soleil éclatant dans le ciel de la haqiqa, l’héritier du secret de l’Essence divine, le secouru par la Lumière des Attributs, le détenteur de la noble aspiration spirituelle, des caractères agréés et des sciences muhammadiennes, le sceau ahmadien et la figure muhammadienne, sidi Mohamed Faouzi Al Karkari, qu’Allah l’agrée. Son lignage remonte à celui sans qui l’existence ne serait (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam). Il est le noble idrisside par la voie de ses ancêtres, voie qui remonte jusqu’à la porte de la cité de la Science, notre maître ‘Ali Ibn abi talib, qu’Allah l’agrée.

Sa naissance et sa jeunesse

Il naquit un mercredi de l’année 1394 (de l’hégire de son bien-aimé ancêtre), correspondant à 1974 de l’ère chrétienne, dans la région de Tamsaman, située dans le Rif marocain, dont le peuple est connu pour sa foi et sa bravoure. C’est dans ce lieu qu’il passa son enfance et sa jeunesse. Son enfance fut marquée par le sérieux dans toutes les situations, et non par l’oisiveté, le jeu ou la paresse. Il grandit normalement sous l’égide de ses parents et dans la pratique religieuse. Sa singularité se voyait déjà à cette époque. Il avait des visions véridiques qui se produisaient dans la réalité sensorielle (al mulk) comme il les avait vues dans le malakut. Il fit son instruction primaire dans la ville de al Hoceima. Ensuite il voyagea vers la ville de Taza pour finir son éducation secondaire. Allah le Sage décida qu’il interrompe son instruction pour commencer son apprentissage du grand monde, et ceci, jusqu’à ce qu’il porte l’étendard de la sainteté. Peu après l’arrêt de ses études, il s’isola de sa famille et de ses amis. Il commença à voyager à travers tout le Maroc, il visita nombre de villes, foula de ses pieds des contrées lointaines, marcha entre monts et vaux. Il dit à ce propos, une fois que s’éclaira le soleil de sa vue intérieure « j’ai voyagé entre les montagnes mais c’est auprès d’Allah que j’ai attaché mes bagages ». Dans cette période, il voyageait d’un mausolée de saint à un autre, dormant là où la nuit le surprenait et il lui arrivait de prendre la terre comme lit et le ciel comme couverture. C’est ainsi qu’il voyageait, sans connaître le dessein du Vrai. Il dit, qu’Allah l’agrée « je servais le destin et je ne le savais pas. Quand j’invoquais, le Vrai répondait à mon invocation. Quand je cherchais, j’obtenais ce que je cherchais. Les créatures se tournaient vers moi, où que j’aille. » Son absence auprès de sa famille et sa période d’effacement durèrent dix années, sans que sa famille n’ait de ses nouvelles, ou que lui n’ait de leurs nouvelles. Quand se termina la durée de son dépouillement, il revint à sa famille et à ses amis de nouveau afin qu’Allah accomplisse son Ordre.

Sa rencontre avec son chaykh

Il s’était paré lors de son voyage de l’habit de la confiance complète en Allah. Il avait abandonné toute assistance venue d’autrui, jusqu’à ce qu’il ne se repose que sur Lui. Quand l’époque de son accomplissement (wisal) vint, il visita son oncle , le Connaissant par Allah, chaykh sidi al Hassan al Karkari, qu’Allah l’agrée, à l’occasion du ‘id al fitr. Sidi Mohamed Faouzi dit « Le cours cette nuit là portait sur les Attributs d’Allah et sur Ses beaux Noms. J’écoutais avec attention la discussion qui se tenait entre Mawlay al Hassan et quelques auditeurs. Sa parole me marqua profondément et je lui demandais, une fois que les gens furent partis « mon oncle, je veux me repentir. Est-ce que Allah accepte mon repentir ? ». Chaykh al Hassan, qu’Allah sanctifie son secret fut attendri par mon état de crainte et désespoir et de ce qu’il savait de la sincérité de mon intention et de la vérité de ma démarche et de ma quête. Il me demanda de retourner à la ville d’al ‘Arwiy et d’attendre qu’il vienne me donner le wird. ». L’ordre est puissant et doit se produire. Mawlay sidi Mohamed Faouzi ne pouvait éteindre le feu du repentir qui brûlait en lui. Comment aurait-ce été possible alors qu’Allah avait permis à son soleil de briller et qu’Il l’avait appelé de sa Hauteur « O Muhammad, lève toi vers Nous ». Il regarda dans ses affaires et ne trouva rien qui soit approprié comme habit d’Ihram pour son voyage vers son Seigneur si ce n’est l’habit de son frère. Comme s’il voulait poser une barrière entre sa vie d’avant celle à venir. Il montra sa sincérité par ses vêtements en décidant de les faire brûler. Il rasa sa tête et sa barbe et se dépouilla d’un dépouillement complet et se dirigea vers son Seigneur. Il arriva à Tamsaman, marchant pieds nus, pleurant toutes les larmes de son corps, baissant la tête. A ce moment, il voyait la Lumière du bien-aimé, sallAllâhu ‘alayhi wa sallam, sans même en connaître la signification. Et ceci, jusqu’à ce qu’il arrive à la zawiya de son oncle, radiAllâhu ‘anh. Il dit à son chaykh et oncle « autorise moi à faire le wird et fais moi entrer dans la khulwa ». Le chaykh lui répondit « éloigne-toi de moi. Qui t’as dit que je prenais en charge des fous ? ». Il réitéra sa demande et le chaykh refusa, testant en cela sa sincérité. Sidi Mohamed Faouzi se leva alors pour partir et son oncle lui demanda où il voulait aller. Allait-il revenir à sa maison ? Il répondit « Non ! Je ne retournerai pas chez moi. Je suis sorti pour chercher à me rapprocher d’Allah. Je vais voyager dans le royaume d’Allah entre les pierres et les arbres. Allah se trouve dans tout endroit. ». Alors, sidi Hassan al Karkari, qu’Allah lui fasse miséricorde, commanda à sa fille de préparer la khulwah pour que sidi Mohamed Faouzi puisse y entrer. Ce dernier dit à ce propos : «Mon intention était le repentir. Sauf qu’Allah accomplit son dessein et m’honora par son bienfait. J’ai vu le summum de l’extraordinaire dans ma khulwah bénie, en cette nuit du jeudi 4 de Shawwal de l’année 1425 (18 Novembre 2004). J’ai eu la grande ouverture et l’aide consistante dans la journée du vendredi quand al Wahhab m’appela et qu’Il m’enseigna son Nom suprême caché. » Le Vrai l’a honoré par cela d’un grand bienfait. Il lui offrit les stations des nobles saints. Et tout cela à cause de la sincérité de son intention, en cherchant le repentir vers Allah. Et celui qui cherche le repentir a cherché la satisfaction d’Allah. Et celui qui cherche sa satisfaction l’a trouvé. Et celui qui le trouve obtient le degré du grand Amour, jusqu’à ce qu’il soit son ouie, sa vue et toute sa force. Notre chaykh resta dans la compagnie de son chaykh et oncle, qu’Allah sanctifie leur secret, environ deux ans. Ce compagnonnage se fit dans le bon comportement, la considération, le sérieux, l’effort, le dhikr et le rappel jusqu’à la mort de Mawlay al Hassan, qu’Allah l’agrée.

L’héritage de son Shaykh et sa succession

La particularité de sidi Mohamed Faouzi était déjà apparue aux temps de mawlay al Hassan. Tout le temps, il parlait de son excellence et de sa sainteté. Il avait l’habitude de conseiller ses disciples à son propos et leur disait « Faîtes attention à ne pas le contrarier, c’est un qutb (pôle) ». Il lui disait, qu’Allah l’agrée, dans des assemblées « Tout ce qui se trouve ici (et il désignait son coeur) se trouve là (en désignant le coeur de sidi Mohamed Faouzi, qu’Allah l’agrée)». Une autre fois, il lui donna une autorisation complète. Cela se passa quand le père de notre chaykh, sidi Tayyib, le frère de Mawlay al Hassan lui dit « Pourquoi ne donnes-tu pas à sidi Mohamed une autorisation pour que les gens profitent de lui ? » Il lui répondit « c’est plutôt lui qui a une autorisation, et ceci ne date pas de maintenant, mais de bien avant ». Quand son chaykh sidi al Hassan mourut, notre chaykh hérita de son grade de chaykh de la tariqa, en l’année 1428 (2007). Après la mort du chaykh, il en apparaît un autre pareil….. ceci est la tradition d’Allah qui ne change pas. Il renouvela les fondements de la tariqa et les facilita aux gens. Il fit revivre ses enseignements après que la tariqa soit devenue une école de tabarruk. Chaque personne qui le rencontrait prenait un grand profit de lui. Il leur apparaissait les Lumières de la Proximité divine et la brillance de la Connaissance Suprême.Sidi Mohamed Faouzi dit « les quatre premiers murids que j’ai fait entrer dans la khulwah, tous étaient sous la direction spirituelle de sidi al Hassan et c’est lui qui me disait comment faire avec eux. » Ceci est une autre indication qu’envoyait, depuis le barzakh, sidi al Hassan à l’héritier de son sirr, sidi Mohamed Faouzi, pour réaffirmer son autorisation à l’éducation et à conduire les gens à Allah. Il est arrivé à notre chaykh, par la grande ouverture, ce que la langue ne pourrait mentionner. Il a atteint les hautes sphères et les stations saintes, qui lui permettent d’être celui vers qui se dirige tout humain ou jinn cherchant la Vérité. Il dit, qu’Allah le garde « j’ai obtenu en terme de Proximité et de Connaissance après la mort de mon chaykh ce qu’il n’avait pas atteint lui-même au cours de sa vie. » Or, le murid ne peut arriver à dépasser la station de son chaykh tant que celui-ci demeure en vie. Cependant, après la mort du chaykh, Allah peut honorer le murid, s’il est sincère, et faire de son coeur un récipient lumineux et le raccorder avec le coeur d’un des prophètes. Ceci est ce qui est arrivé à notre chaykh et dont Allah l’a fait profiter. Le Vrai l’a honoré par la station de la khatmiyya qui est en réalité l’héritage des noms divins et la succession muhammadienne.

Description physique

Il n’est ni grand ni petit. Il a la peau blanche, approchant du rouge. Il est beau du visage et on verra dans ses yeux une vivacité étonnante. Son regard transperce. Combien de fois mon regard rencontra le sien et je sentis un frisson dans tout mon corps ! Des fois même, ce frisson a atteint mes yeux et des larmes s’en sont écoulés . On voit sur son visage de la Lumière, ce qui ne peut échapper au doué de regard intérieur. Quiconque le voit ressent de la peur et qui le fréquente l’aime. Il a laissé les vêtements recherchés pour préférer la muraqa’a.

Son caractère

La langue ne peut décrire le caractère de ce grand imam. Et les mots, aussi éloquents soient-ils, ne pourraient décrire ne serait-ce qu’un atome de ses caractères et de ses mérites, qu’Allah l’agrée. Et comment pourrait-on décrire un serviteur dont l’objectif a dépassé les deux mondes, dont le regard s’est baissé sur tout autre que son but, qu’aucune station n’attire, qu’aucun prodige ne distrait et dont l’objectif n’est autre qu’Allah, l’Unique et nul autre. On l’entend souvent dire « si un homme venait à moi avec les quatre grands anges, cela ne me troublerait pas. Je lui dirais plutôt : tu es venu avec des créatures, où est donc le Créateur entre vous ? » Il dit aussi « je m’étonne d’un murid que la lumière entoure de toute part et qui vient vers moi chercher une vision en images ». Il dit « Allah dit dans son livre « Allah est la Lumière des cieux et de la terre (sourate An-Noûr, verset 35)». Et il n’est pas dit qu’Allah était un ange ou toute autre chose. Donc, la Lumière est le plus proche des liens vers Allah. » Tout ceci est pour que le murid n’ait d’autre objectif qu’Allah seul et qu’il ne cherche rien d’autre que Lui. Quiconque se trouve dans cette situation se sera abreuvé de la source prophétique comme bon lui semble. Le serviteur sera honoré des beaux comportements dans l’apparent, à la mesure de la manifestation des noms du Vrai dans le caché. Et nul ne concurrence notre chaykh dans la station des comportements liés aux noms divins à notre époque. Il a atteint le summum de la contemplation divine.

Ses caractères ne sont plus à décrire
Et son secret échappe à toute créature

Unique à son époque sans divergence
Le Vrai lui a donné le sceau de la sainteté

Parmi ses caractères manifestes

L’humilité est une de ses qualités. On a assisté à l’expression de sa grande humilité, de telle sorte que nous même, étant murid, fûmes saisi la première fois que nous le voyions. En effet, il prenait les chaussures des fuqaras pour les leur ranger. Cette image resta gravée dans ma mémoire depuis. Et c’était le contraire de l’attitude des autres chaykh de zawia à qui j’avais fait allégeance.Notre chaykh en effet, on le trouvera en train de faire lui-même le service de ses invités. Il accomplit lui-même ses besoins. Combien de fois me suis-je assis avec lui devant une table à manger et que l’eau manquait. Il se levait de lui-même pour aller en chercher sans m’en donner l’ordre. Pourtant, s’il l’avait fait, j’aurais trouvé cela plus doux pour mon cœur que le miel. De même, on ne peut le distinguer au milieu de ses disciples par les habits ou par la nourriture. Tu le trouveras portant la muraqa’a et mangeant ce qu’il trouve. Un des fuqara m’a raconté qu’il était sorti un jour avec notre chaykh. Le chaykh se mit à prendre sur la route un morceau de pain qui y était jeté. Une fois qu’ils furent montés dans la voiture, les fuqara le virent manger ce morceau de pain, sans en être dégoûté. De cela, nous sûmes qu’il considérait chaque bienfait d’Allah, même le plus petit. Autre signe de son humilité, c’est qu’on le voit traiter les gens d’une manière égale. Il parle à l’enfant comme il parle au grand. Il grandit celui qui a moins de science et de sagesse que lui. Tout ceci est ce que lui a donné le Vrai des trésors de sa science et de l’abondance de sa Miséricorde. Ainsi, le serviteur, chaque fois qu’il augmente en Connaissance d’Allah augmente ainsi en humilité. Parmi ses qualités aussi, la générosité et la bonté. Elles se manifestent dans leur plus profonde image et leur degré le plus noble, c’est à dire dans le fait de donner la Lumière à ses disciples, de les conduire dans la présence du sirr. Et n’est chaykh que celui qui fait don de son sirr. Et n’est chaykh que celui qui fait don de la Lumière. Ceci est la vraie générosité car celui qui te donne la Lumière t’aura certes offert ce qui à jamais reste. Et celui qui t’a donné quelque chose du bas-monde t’aura donné quelque chose qui disparaît. De sa générosité aussi, j’atteste, en tant que faqir, que j’étais avec lui lors de la visite d’une zawia. Lorsqu’il vit leur situation et leur pauvreté extrême, il pleura à chaudes larmes. Il sortit de sa poche tout ce qu’il avait comme richesse et le leur donna. Et cela, malgré qu’on était dans un long voyage, dans un lieu éloigné de sa zawia bénie. Il sortit de là alors qu’il n’avait pas un sou dans sa poche. Parmi ses qualités, le fait qu’on le trouve en train de demander l’état de chaque faqir, sur sa vie et son travail et le fait qu’il aide les pauvres parmi eux. Pourtant, il n’a aucune possession dans cette vie.

Nous avons tu nombre d’anecdotes sur son état et sa générosité, sachant qu’il déteste qu’on en parle..

Parmi ses qualités, la miséricorde pour les créatures. Il souffre de leur douleur et s’inquiète de leur situation. Il ne méprise aucune des créatures. Il aime chaque créature qui qu’elle soit, et quel qu’elle soit, homme ou jinn, animal ou inanimé. Il ne craint concernant Allah le blâme d’aucun blâmeur, qu’importe le mal auquel il fait face, dans cette voie d’appel à Allah. Il dit « Nous jetons sur les gens de la Lumière et eux jettent sur nous du feu ». On le trouvera aussi patient pour Allah, supportant le mal dans Son chemin, exalté soit-il. Parmi les signes de sa patience et de sa magnanimité, il sortit un jour de la mosquée. Se présenta à lui un malheureux, qui cracha à son noble visage. Notre chaykh n’eut même pas une pensée pour la vengeance ou pour retourner l’insulte. Au contraire, il essuya son visage et continua sa route. Il n’informa aucun des gens qui l’aimaient du nom de ce malheureux, pour qu’ils ne se vengent pour lui à sa place. Parmi ces événements, un homme déversait nombre d’insanités sur notre chaykh. Il allait voir les gens pour ternir l’image du chaykh à leurs yeux. Il fit cela pendant une longue durée jusqu’à ce qu’Allah jette dans son coeur l’amour du chaykh. Il vint vers lui pour lui demander d’entrer dans sa tariqa. Le chaykh l’accueillit sans animosité. Au contraire, il l’accueillit avec le visage souriant. Lorsqu’il voulut lui raconter ce qu’il faisait contre lui comme insulte et opprobre, le chaykh lui dit « J’ai oublié tout cela, ne m’en parle pas ». Cet homme me raconta : « Alors que je commençais le dhikr et que de mauvaises pensées me venaient [ jamais tu n’auras le fath, tu as été un grand ennemi du chaykh. Tu disais de lui ceci et cela] j’allais en toute vitesse vers le chaykh. Je lui racontais alors ce qui m’arrivait. Le chaykh me dit « Si ces pensées te viennent, dit leur :  » le chaykh sait tout cela et il m’a pardonné  » ». Ces mauvaises pensées s’en allèrent alors ». Ceci n’est que l’exposé d’une petite partie de sa compassion pour les créatures. Cela lui vient d’avoir foulé de son pied tous les domaines divins, d’où il a vu que tout vient d’Allah, du début à la fin. Je l’ai accompagné pendant une longue durée. Il m’a fait connaître la perfection de son caractère et m’a ébloui par la beauté de son comportement, de telle sorte que moi, en tant que faqir, arrêtais de fréquenter la zawia pendant un temps. J’avais en effet peur d’être en sa présence. Il sortit pour que je le voie dans la rue, malgré que je n’espérais pas le rencontrer à ce moment. Et parmi les qualités dont il est embelli, celle de la fidélité et de la probité. Il a atteint dans ces qualités le plus qu’on peut espérer. C’est pour cela qu’Allah a choisi son cœur comme réceptacle de son saint secret. En vérité, je dis n’avoir jamais vu de toute ma vie une personne qui regroupe autant de qualités dans leur perfection de la manière dont sidi chaykh les regroupe, qu’Allah augmente sa noblesse.

Sa science et son état

Il détient la réalité de la science à son époque, et ceci parce qu’il est l’héritier de la khatmiya du Nom suprême caché. Il parle d’un langage élevé dans la connaissance d’Allah, ne le comprend vraiment que celui qui est comme lui. Il fait sortir d’une petite chose d’énormes connaissances. Quand il commence à parler d’une lettre seule, il en sort une multitude de sens jusqu’à ce que l’auditeur s’étonne de l’immensité de sa science. Il suffit comme preuve que, depuis qu’il est chaykh, il ne parle que du Ha du Nom de la Majesté. A chaque fois, il ramène une compréhension toute nouvelle et un sens de toute subtilité. Il nous dit « prenez de moi ce que vous voulez. Ma science découle du messager d’Allah. Combien, O murid, peux-tu porter de lumières et de secrets divins ? Eh bien, je ne me fatigue pas… tant que tu ne te fatigues pas ! » Il nous dit souvent « je tourne les pages rapidement. Si tu voulais t’arrêter à chaque page, personne ne dépasserait jamais le premier secret. ». Ceci est une indication claire sur sa générosité et le fait qu’il facilite au murid le chemin. Il le transporte d’une station à une autre avec relativement peu d’efforts, en peu de temps de telle sorte que le faqir ne se rend compte de la station qu’il vient de dépasser. S’il parle de la Qabda  et de ses manifestations, il suffira de se représenter les effluves de la particularité. S’il parle des Noms et de leurs manifestations, le cœur s’enivre de l’ivresse de la proximité et de la sainteté. S’il parle de l’élu, le cœur se remplit de Lumière manifeste. Voilà comment sa Lumière entre dans le cœur ! Quant à son état, c’est parler d’une mer bouillonnante, d’une montagne ferme. En effet, il est en permanence dans le témoignage du Vivant, l’Adoré. Depuis qu’il connait le Vrai, il n’est plus voilé de Lui. Le messager d’Allah (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) non plus ne quitte pas son regard. Je l’ai entendu dire « Par Allah, si le messager d’Allah était voilé de moi l’instant d’un regard, je ne me compterai plus du nombre des musulmans ». Au contraire, on trouve parmi ses disciples qui vivent ce même état. Qu’en serait-il alors du maître dont ils tirent cela ? Le faqir augmente sa certitude tous les jours et je ne sais la valeur réelle de ce grand imam. Il serait un coffre de Lumières sur pieds. S’il veut t’en donner, il t’en donne et s’il veut t’en priver, il t’en prive. Il a une autorité complète dans le noble secret. Quand il parle, il englobe tous les cœurs et chacun prend profit de sa parole, que ce soit le débutant, le cheminant ou celui qui est arrivé.

Ses adorations et ses efforts

Sur ce plan là, il a adopté l’attitude des pieux prédécesseurs, qu’Allah les agrée. Il s’agit d’une perle unique qui sert de modèle pour qui connaît la réalité de leur suivi et du combat contre l’âme charnelle. On verra qu’il suit la sunna dans ses paroles, ses gestes et ses états, vigilant toujours à son suivi. De même, il exhorte ses compagnons et sa famille à cela et goûte lui-même à l’amertume du combat contre l’âme charnelle. Durant un temps, il priait toute la nuit et jeunait en continu. Il avait pris l’habitude de couper son jeune avec de l’eau ou de la terre. En effet, il mettait de la salive sur son doigt et prenait la terre avec, afin de rompre son jeûne. Il voyageait sur de longues distances à pieds en évoquant Allah et en disant « Il convient à l’aspirant d’essayer toutes les catégories de l’adoration. Des fois, il doit veiller toute la nuit, d’autres fois sa moitié. Des fois, il doit jeûner en continu et d’autres fois jeûner et rompre son jeune. Il doit donc voyager dans le royaume d’Allah à pieds, sortir de chez lui sans argent ni bagage. Tout cela pour s’essayer à la remise confiante à Allah. C’est ainsi qu’il convient à l’aspirant d’être. De telle sorte que, s’il est conduit vers Allah, il aura déjà goûté de toute chose. S’il parle de l’ascétisme ou de la remise confiante ou de l’isolement et de l’esseulement, il l’aura lui-même vécu. » Il dit, qu’Allah l’agrée « je n’ai obtenu ce que j’ai obtenu que par l’isolement et le voyage »

Sa tariqa et sa voie d’éducation

Je ne pourrais pas vraiment décrire sa tariqa et sa voie d’éducation. J’essayerai de décrire sa tariqa par ses propres paroles avec la certitude que c’est le chaykh lui-même qui a affiné les principes de la tariqa. C’est lui qui a mis sur pied sa voie et peut donc la changer n’importe quand. J’ai déjà assisté à cela durant mon compagnonnage avec lui. En effet, son éducation spirituelle change selon l’état de l’aspirant. Son éducation envers chaque aspirant est en fonction de ses limites et de ce qui lui convient. Ceci nous montre qu’il s’agit d’un rénovateur et non d’un suiveur. S’il avait été un suiveur, il n’aurait rien changé de la voie de son chaykh. Sa voie est l’alliance entre le cheminement et le ravissement. Par ravissement, on entend le ravissement des coeurs par les Lumières du bien-aimé vers la présence de l’Aimé. Ceci est un ravissement dont le faqir ne se rend pas compte parce qu’il s’agit d’un ravissement subtil accompagné de l’aide du Très-Doux. L’on peut dire que sa tariqa est l’alliance entre la Majesté et la Magnificence. Par contre, son côté intérieur est seigneurial. Son côté extérieur est constitué des nobles comportements cultuels. Ainsi, on verra que le murid karkariy reste constant au repentir dans la présence du secret tout en se tenant aux actes cultuels. J’ai entendu le chaykh dire, qu’Allah l’agrée « Notre tariqa est celle du Nom Suprême Caché ». Sa tariqa regroupe tout le bien, en y ajoutant la détention du Secret. La perfection est mélangée à la guidée. On verra aussi que le chaykh met le faqir dans la station de la vision (mushahadah), dès son premier pas dans la voie, sans même produire beaucoup d’efforts ou d’actes. Ceci est une caractéristique de la générosité du chaykh. Il dit « notre tariqa est la tariqa de la vision. Celui qui ne voit pas, je ne suis pas son chaykh et il n’est pas mon murid ». Il s’agit d’une parole montrant une personne riche d’Allah. Je n’ai personnellement jamais vu une telle parole venant d’un des gens d’Allah. Les chouyoukh d’avant acceptaient comme disciple quiconque lisait leur wird. D’autres acceptaient quiconque lisait leur litanie, d’autres ceux qui assistaient à leurs assises. Notre chaykh a fait de la vision le signe de la véracité de son compagnonnage. Ceci parce que c’est lui qui la plante dans le coeur du murid dès le début. Le murid n’a donc qu’à la préserver par le dhikr et l’amour, car comme l’a dit notre chaykh « C’est le Buraq du serviteur vers le voile du mystère ainsi que les connaissances de l’Ihsan» Une tariqa dont son début est la vision, quel sera donc son point d’arrivée ? Son début est la compréhension de l’Omniprésence d’Allah, quelle sera donc sa fin ? Son commencement est le compagnonnage de la Lumière de notre mâitre Muhammad, sallAllâhu ‘alayhi wa sallam, son parachèvement est donc, O serviteur d’Allah, la découverte des sens profonds. Le chaykh s’est astreint de faire parvenir chaque murid à son objectif dans la connaissance d’Allah, dans la présence du Nom Divin « al Nur ». De telle sorte qu’il goûte l’unicité d’Allah par Ses attributs. Après l’étape de la khalwa, il arrive au secret global. Il devient ainsi un savant des significations des premiers et des derniers, de l’extérieur et du caché. Ainsi, il réalise l’élixir du bonheur, la réussite pleine et est compté parmi les bien-aimés. C’est ainsi que le chaykh commence son éducation avec le murid, dans un cheminent étonnant et stupéfiant. Il évolue d’un secret à l’autre et le murid reste un certain temps dans chaque secret. Il y a deux devoirs : un devoir envers le Vrai et un devoir envers les créatures. Son devoir envers le Vrai est de voir sa puissance dans toute chose. Le devoir avec la créature est la manifestation des bons comportements dans toute situation. Notre chaykh a mis chaque chose avec sagesse dans cette voie. Peu de paroles mais beaucoup de sens. Elle comporte les vérités de la shari’a mais aussi de la voie vers Allah et de la Vérité suprême. Il dit « méprise, avili ta propre personn…considèr et élève les autres ». Comprends donc cela !

Parmi ses prodiges

Le vrai prodige est le suivi strict du maître de la création, sallAllâhu ‘alayhi wa sallam. Le serviteur suit donc sa sunna en extérieur et en intérieur, par la parole, les actes et l’état. C’est de cette source que notre chaykh a bu, c’est dans cette mer qu’il s’est noyé. Parmi ses prodiges, il est qu’on se présente à lui. En soi-même on pense à une chose. Alors, il commence à parler de cette chose en clarifiant sa solution. De même, le fait qu’on entende de lui un hadith ou un verset. S’installe alors dans le coeur une science et une compréhension que l’on n’avait pas avant. Et ceci, sans aucun effort de pensée. Plutôt, il s’agit de la baraka du chaykh émanant de lui au moment où il prononce ces paroles. Parmi les habitudes du chaykh, qu’il se mette comme s’il donnait un cours alors que les fuqara sont regroupés. Il te décrit alors ton état et tu sais que celui qui est visé n’est que ta propre personne. Sa parole est alors un moyen de dévoilement. Parmi ses prodiges aussi, un fait dont beaucoup de ses murid ont attesté. En effet, ils le voient dans des endroits différents au même moment. De même, on rapporte la guérison des malades entre ses mains. De même, le fait que la grande ouverture soit rapide en sa compagnie vient de sa baraka. En effet, il transforme les ténèbres du coeur en Lumière, en un clin d’oeil. Il faut mentionner aussi le fait qu’il informe les gens de choses dont ils ne lui avaient pas parlé encore. Il parle de ce sujet d’une meilleure manière que celui qui voulait l’en informer. Tout ceci peut être remarqué chez le chaykh par celui qui le connaît ou le fréquente. A l’heure actuelle, notre chaykh est dans sa zawia dans la ville d’al Aroui, occupé aux affaires de ses disciples et à leur service- Allah en est témoin. Et il est connu pour enseigner le Nom singulier « Allah ».

Qu’Allah nous fasse bénéficier de lui, qu’il nous fasse entrer dans sa présence et nous donne les bons comportements dans celle-ci, en secret, comme en public. Et ne nous fais pas sortir de ce monde sans être satisfait de nous. Amin