بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Le cœur spirituel dans le cœur physique.

Le Prophète ﷺ dit dans un hadith rapporté par Ibn ‘Abbas (qu’Allâh l’agrée) : « O Allah, mets dans mon cœur de la Lumière, sur ma langue de la Lumière, dans mon ouïe de la Lumière, dans ma vue de la Lumière, dans mon âme de la Lumière, devant moi de la Lumière, au-dessus de moi de la Lumière, en dessous de moi de la Lumière. O Allah, grandis moi cette Lumière ! ». C’est une invocation qu’il ﷺ avait l’habitude de prononcer durant le dernier tiers de la nuit, lorsqu’il ﷺ se rendait à la mosquée.

Notre Shaykh, Sidi Mohamed Faouzi Al-Karkari (qu’Allâh sanctifie son secret) a posé le doigt sur la partie où le Prophète ﷺ demande à Allâh -Exalté Soit-Il- de mettre de la Lumière dans son cœur.

Si l’on observe une image du cœur de l’être humain, on pourrait le partager en quatre chambres (deux ventricules et deux oreillettes) ainsi qu’un centre et donc, deux grandes chambres et deux petites, respectivement à gauche et à droite. Sa fonction principale étant d’assurer la bonne circulation du sang dans tous les membres du corps, il fait ainsi sortir et entrer le sang à l’instar d’une pompe. Il en est de même lorsque le centre du cœur, reçoit par la main du Shaykh, la Lumière divine. Ce centre, à la place du sang, fera circuler la Lumière divine dans tous les membres afin d’irriguer le corps spirituel.

Il s’agit en réalité du Alif transmis par le Shaykh au mourid. Non pas que le Alif soit multiple, ce dernier est bien unique et se trouve auprès du Shaykh qui le décline afin de le transmettre à son disciple. Ce Alif vivant prendra de l’importance pour le disciple à mesure qu’il évolue dans l’Amour et les convenances qu’il présente vis-à-vis de son Shaykh VIVANT. C’est en ce sens que le Prophète ﷺ dit dans un hadith : « Le croyant est le miroir de son frère ». Si tout le monde sait que le Shaykh est la qibla du mourid, l’inverse est tout aussi valable, à savoir que le mourid est la qibla du Shaykh.

L’image qui suit illustre très bien la réalité du cœur physique et spirituel :

Le Shaykh est à la recherche du mourid, qui sera son miroir parfait, auprès de qui le Alif sera réalisé entièrement et qui fera suivre le décès du Shaykh, s’il trouve le disciple dans un état d’humilité complète. Il s’éteindra en lui et décèdera dans les 40 secondes qui suivent, car le Alif est unique et il ne peut en demeurer deux.

Si le but du mourid est de tenir son engagement vis-à-vis d’Allâh et celui qu’il a choisi pour le représenter, le but du Shaykh est de trouver et transmettre le dépôt au mourid destiné réaliser ce Alif. Dans le cas contraire la Terre, le Soleil, la Création toute entière s’éteindra. C’est pour cela que nous avons mentionné que le mourid est la Qibla du Shaykh. En effet, celui-ci le cherche encore (contrairement au disciple qui la trouve en son Shaykh) ou plutôt il la construit. Le maître fera ainsi révéler ce disciple et nous appuyons cela par la parole du Shaykh de nos Shuyukhs, sidi Ahmed Al-Alawiy (qu’Allâh sanctifie son secret) : « La grandeur du Shaykh se trouve sur son mourid ». C’est-à-dire que l’aspiration spirituelle (la hima) du Shaykh se trouve auprès de ce mourid. Cela constitue la joie et le but du Shaykh (de trouver le mourid qui réalisera le Alif), marquant par la même occasion son départ.

Nombreux seront les fuqaras à recevoir les Secrets sur différentes lectures (celle par le Hâ al-Hawiya, celle par le Lâm al-Qabd, etc.), mais pour le Alif il n’en demeura qu’un seul. Que le mourid sache que plus son Amour pour son Shaykh augmente, plus la Lumière divine dans son cœur augmentera. Et à l’inverse, lorsque l’Amour du Shaykh pour son disciple augmente, ce dernier aura la grâce de recevoir davantage de secrets et cela vient directement d’Allâh -Exalté Soit-Il-. En effet, ils se sont aimés par Allâh comme l’indique le hadith connu : « Il y a parmi les serviteurs d’Allah des serviteurs qui ne sont pas des Prophètes, mais que les Prophètes envieront ainsi que les martyrs. » On dit « Qui sont-ils, pour qu’on puisse les aimer ? » Il dit « Ils sont des gens (qawm) qui se sont aimés par la Lumière d’Allah sans liens de parenté ni de lignage. Leurs visages sont Lumière. Ils se tiennent sur des chaires de Lumière. Ils n’ont pas peur quand les gens ont peur et ne sont pas tristes quand les gens s’attristent ». Ensuite il récita « Certes, les awliya d’Allah n’auront ni peur ni tristesse ». [Rapporté par an Nasa’i dans al Kubra, Abu Ya’la dans son Musnad et Ibn Hibban dans son sahih].