بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

‘Iqra’ bismi rabbika
Lis, par le Nom de ton Seigneur

‘Aïcha la mère des Croyants a dit : « Au début, la Révélation commença par des visions pieuses chez le Prophète durant son sommeil, et qui étaient comme une lueur semblable à la clarté de l’aurore. Puis, le Prophète se mit à affectionner la retraite et il se retira dans la grotte de Hira, où il entreprit de pratiquer des actes d’adoration pendant plusieurs nuits de suite, sans rejoindre son domicile. Il s’était pourvu d’aliments et lorsque ses provisions étaient épuisées, il retournait vers Khadidja et prenait le nécessaire pour une nouvelle retraite. Cette situation se prolongea jusqu’au jour où la vérité lui fut révélée dans cette caverne de Hira. L’ange (Djibril-Gabriel)) le visita et lui dit : – Iqrâ ! (Lis ! Récite !) – Je ne suis pas de ceux qui savent lire, répondit le Prophète. – L’ange m’enserra au point de perdre conscience, raconte le Prophète, puis il renouvela son injonction : – Lis ! – Je ne suis pas de ceux qui savent lire. Il me saisit une deuxième fois et m’enserra au point de me faire perdre mes forces puis me relâcha en disant : – Lis ! –Je ne suis pas de ceux qui savent lire ! Lui dis-je encore. Il m’étreignit une troisième fois puis desserra son éteinte en récitant : « Lis ! Au Nom de ton Seigneur qui a créé (‘iqra’ bismi rabbika lladhi khalaq). Il a créé l’homme d’un embryon. Lis ! Ton Seigneur est le très Généreux. » (Coran 96.1 à 3).

Le cœur tremblant et en possession de ces versets, le Prophète se précipita chez Khadidja Bint Khowaïlid (son épouse) en s’écriant : Couvrez-moi ! Couvrez-moi ! On l’enveloppa jusqu’à la disparition de son trouble. Il informa Khadidja de son aventure et ajouta :

  • J’ai cru pour ma vie.
  • Non, répondit Khadidja, Dieu ne t’infligera jamais de tourments, car tu es solidaire avec les tiens, tu défends les faibles, tu donnes à ceux qui en sont démunis, tu accueilles les hôtes et tu assistes ceux qui sont victimes de l’injustice.

Puis Khadidja l’accompagna chez Waraqa Ben Naufal son cousin paternel, qui s’était converti au Christianisme au temps de la djahiliya (préislamique). Ce dernier savait écrire l’hébreu et avait transcrit en cette langue, ce que Dieu avait permis de l’Evangile. Waraqa était d’un âge avancé et avait perdu la vue. Khadidja lui dit :

  • Ô, mon cousin, écoute ce qu’a à te dire, le fils de ton frère.
  • Ô, fils de mon frère, que veux-tu ? interrogea Waraqa.

Le Prophète lui raconta son histoire et ce qu’il avait vu.

  • C’est le Namous (Confident de Dieu ou encore l’ange Gabriel) que Dieu a déjà envoyé à Moïse, répliqua Waraqa. Quel dommage que je ne sois plus jeune ! Comme je voudrais vivre lorsque tes compatriotes te chasseront !
  • Comment, s’écria le Prophète, mes compatriotes vont me rejeter ?
  • Oui, répondit Waraqa, aucun homme n’a apporté quelque chose de similaire sans être opprimé. Si je vis encore à ce moment, je t’apporterai toute mon assistance.
    Quelque temps après Waraqa mourut et la Révélation fut suspendue. »

[Sahîh al-Boukhâriy, hadîth 6497]

La toute première chose qui fut révélée fut donc: « Lis, par le Nom de ton Seigneur » [sourate al-‘Alaq, verset 1] tandis que le Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) s’était effacé dans l’Unicité, noyé dans l’océan de la Proximité divine (qurb). L’Ism se présenta alors à son noble cœur de façon à ce qu’il se souvienne de ce qui avait été décidé avant la création. La Hamza, première lettre révélée, vint alors se placer sous la ligne d’écriture, symbolisant le caractère caché (bâtin) du Secret Suprême… et lorsque son cœur s’ouvrit (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), la Réalité Ahmadienne s’éleva au-dessus des voiles que représente la ligne et se manifesta ainsi en l’apparence Muhammadienne… ceci constitue le secret expliquant le fait que le mot « `Iqra` / Lis » commence par une Hamza sous la ligne et se termine par une Hamza au-dessus de la ligne d’écriture. Par le Nom de son Seigneur, c’est à dire par « Allâh », le Nom réunissant tous les Noms et l’indicateur de l’Essence divine, sayidunâ Muhammad (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) lut la Réalité de Son Existence ainsi que le secret de Son Essence. Allâh ta’âlâ dit: « »Lis (‘iqra’) ton livre. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable ».» [sourate al-Isrâ`, verset 14].

Et de par la jalousie divine pour Son Bien-Aimé et Choisi, il lut les lignes écrites avant la création par lui-même et pour lui-même, de façon à ce que ni ange, ni djinn, ni homme n’aie connaissance du secret qu’il y avait entre lui et son Seigneur. Le Nom le guida alors jusqu’au Nommé, et tandis que la Science qui fut attribuée à sayidinâ Âdam (‘alayhi s-salâm) était celle des Noms divins, la Science que reçut sayidunâ Muhammad (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) fut celle du Nommé (à travers ces Noms). Par sayidinâ Muhammad (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) les portes de la pré-éternité furent ouvertes et jaillirent alors les Vérités profondes de l’Unicité ainsi que les Lumières issues de Celui qui se suffit à Lui-même.

Sa lecture concernait donc ce qui se trouve au-delà de la Science, et il l’a réalisa sur les feuilles de Son Essence, à l’aide de la plume du Nom Suprême… c’est ainsi que la sunna des gens d’Allâh après lui fut de pratiquer le dhikr par l’Ism al-Moufrad (Allâh) de façon à s’élever et atteindre le cœur de ce qui fut, avant même que la création ne soit créée. C’est la raison pour laquelle leur Science allait bien au-delà de ce que comprend le domaine de la simple adoration, et qu’ils furent donc pour cela, de tous temps, rejetés et dénigrés par la majorité des gens dont les esprits se limitaient à une compréhension superficielle de la religion.

[source: al-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-Oussoûl al-Noûrâniya – Mawlana sidi Muhammad Fawziy al-Karkariy]

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