La Lumière divine n’est pas métaphorique mais bien une réalité qui se voit. Les preuves du Coran, des Hadiths et des sources authentiques sunnites.
Nous commençons avec le célèbre verset de la Lumière, où Allâh nous décrit un exemple (mathal) de celle-ci : « Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. » [Coran 24 ; 35).
Maintenant voyons quelques hadiths qui font référence à la vision de la lumière :
Selon Ibn ‘Abbas : « Le Messager d’Allah ﷺ est resté à la Mecque quinze années. Pendant les sept premières années, il entendait une voix et voyait une Lumière et ne voyait rien d’autre. Il resta encore huit années pendant lesquelles il recevait la révélation. Et il resta dix années à Médine. » (Sahih Muslim).
Selon Abu Dhar : « Je demandais au Messager d’Allah s’il avait vu son Seigneur. Il dit : Il est une Lumière que je vois à l’instant même. » (Sahih Muslim et al-Bukhari).
Le prophète ﷺ qui invoque pour que sayiduna Anas (qu’Allâh l’agrée) puisse contempler cette lumière. Selon Anas (qu’Allâh l’agrée) : « Je suis sorti avec le Prophète ﷺ de la maison vers la mosquée. Il y avait des gens (qawm) dans la mosquée qui levaient leurs mains en faisant des invocations.
- Il dit : « Vois-tu dans leurs mains ce que je vois ? »
- Je dis : « Qu’y a-t-il dans leurs mains ? »
- Il dit : « il y a de la Lumière dans leurs mains. »
- Je dis alors : « Demande à Allah qu’Il me la fasse voir ».
Il invoqua et Il me la fit voir. Je me dépêchai (de les rejoindre) et nous levâmes nos mains. » (al-Bayhaqi, al-Bukhari dans Tarikh al-kabir)
Interrogé sur sa personne, le Prophète ﷺ dit : « Je suis l’accomplissement du vœu formulé par mon père Abraham et l’heureuse annonce faite par Jésus. Et ma mère a vu, quand elle me porta, jaillir d’elle une Lumière par laquelle lui étaient illuminés les palais de Châm. » (Rapporté par al-Bayhaqi).
Selon Abou Houreyra (qu’Allâh l’agrée), le Messager d’Allâh ﷺ dit : « Lorsque Allâh ﷻ créa Adam (paix sur lui), Il l’informa au sujet de sa descendance et lui fit ainsi voir les prophètes ainsi que ce par quoi certains d’entre eux furent privilégiés sur d’autres. Il (Adam) vit alors une Lumière éclatante chez le plus éloigné d’entre eux (asfalihim) et demanda : « Seigneur, qui est-ce ? » Il lui répondit : « Il s’agit de ton fils Ahmad, il est le Premier (al-Awwal) et le Dernier (al-Akhir), et il est le premier à intercéder (pour les hommes). » » (Rapporté par al-Bayhaqiy, ibn ‘Asâkir et d’autres.)
Selon ‘Orwata ibn az-Zubayr, ‘Aicha (qu’Allâh l’agrée) a dit : « J’avais une fois emprunté une aiguille à Hafsa bint Rawâha avec laquelle je cousais le vêtement du Prophète ﷺ. L’aiguille tomba et (dans l’obscurité), je ne parvenais pas à la retrouver. Entra alors le Messager d’Allâh ﷺ et je vis l’aiguille refléter les rayons de la Lumière de son visage. Je me mis alors à rire et il me dit : « O petite rouquine, qu’est-ce qui te fait rire ? » Je lui en donnais alors l’explication et il me dit en élevant la voix : « O Aicha, malheur, malheur et encore malheur à toute personne qui sera privée de la vision de ce visage. Il n’est pas un seul croyant ni un mécréant qui ne désire regarder mon visage. » (Relaté par ibn ‘Assâkir, al-Asbahâniy et as-Suyuti).
Connais-tu l’histoire du compagnon at-Tufayl ibn ‘Amr ?
Il s’agit de l’homme par qui le célèbre compagnon et rapporteur de ahadith, Abu hurayra est entré en Islam. Il partit à la Mecque à la rencontre du Prophète ﷺ, embrassa l’Islam, puis il décida de repartir afin d’appeler son peuple à le suivre. Mais avant de repartir chez lui, il demanda au Messager d’Allâh ﷺ une preuve concrète de l’authenticité de son message, afin que les gens le croient et ne rejettent pas ce message : « Le Messager d’Allâh ﷺ me récita le Coran, et par Allâh je n’ai jamais entendu aucune parole plus belle que celle-ci, ni rien de plus juste. J’entrais alors en Islam et témoignais du témoignage de vérité. Puis je dis : « Ô Prophète d’Allâh, je suis une personne influente dans mon peuple, je retournerai vers eux et les inviterai à l’Islam. Invoque donc Allâh de me donner un signe qui m’aidera et appuiera l’invitation que je leur ferai. » Il dit alors ﷺ : « Ô Allâh, accorde lui un signe. »
Je repartis donc vers mon peuple, et alors que je me trouvais sur la montagne de Thaniyah, juste avant d’arriver chez eux, une Lumière apparut entre mes deux yeux, semblable à une lampe. Je m’écriais : « Ô Allâh, ailleurs que sur mon visage… je crains qu’ils n’en déduisent qu’il s’agit de la punition qui s’est abattu sur moi pour avoir abandonné leur religion ! »
(La Lumière) changea de place et alla alors se mettre sur l’extrémité supérieure de mon bâton, de sorte que tout le monde put VOIR cette Lumière sur mon bâton, comme si une lanterne y était accrochée. Je descendis ainsi la montagne vers eux, et arrivais à destination au petit matin. » (Sîra ibn Hishâm)
Le célèbre poème du compagnon Hassan ibn Thabit (qu’Allâh l’agrée) : Il s’agit de l’histoire du Sahabi Hassân ibn Thâbit (qu’Allâh l’agrée) à qui les Qoraychites donnèrent une somme d’argent (avant qu’il ne rentre dans l’Islâm) afin qu’il diffame et calomnie le Messager d’Allâh ﷺ.
Hassan patienta donc sur une colline en attendant le passage du Prophète ﷺ, afin de voir en lui une caractéristique qu’il pourrait prendre en raillerie.
Et lorsque le Bien-Aimé passa, Hassan l’observa et retourna vers les qoraychites en disant : « Tenez, reprenez votre argent je n’en veux pas, quant à celui que vous vouliez que je prenne en raillerie… Oh Allâh sois témoin que j’atteste qu’il est Ton Messager… »
Les qoraychites dirent alors : « Que t’est-il arrivé ? Ce n’est pas pour cela que nous t’avons envoyé ! » Il leur répondit alors par ce poème :
Lorsque j’ai VU ses Lumières resplendissantes,
de peur je plaçais mes mains devant mes yeux
Craignant que sa splendeur n’emporte ma vue
car je ne peux le regarder au-delà de ma capacité
Un esprit de Lumière dans un corps de lune
tel un vêtement précieux brodé d’étoiles
Allah nous dit dans le Coran : « O gens ! Certes, une preuve évidente vous est venue de la part de votre Seigneur. Et Nous avons fait descendre vers vous une lumière éclatante. » (Coran 4 ; 174).
Il existe au total 36 verset qui parlent de la lumière divine, ainsi qu’une multitude de hadith.
Voici maintenant la parole de quelques savants reconnu de tous sur ce sujet :
L’imam Ibn Qayyim : « Quand (le murid) se réveille, son éveil implique la réflexion qui est la concentration du cœur vers le but pour lequel il se prépare et auquel il n’a pas été guidé à son détail et au chemin pour y arriver. Quand sa réflexion devient concrète, cela implique l’apparition de la basirah qui est une lumière dans le cœur par laquelle il voit ce qui est promis ainsi que la menace, le paradis et l’enfer, ce qu’Allah y a préparé pour ses awliya et ce qu’il a préparé pour ses ennemis. Il voit les gens sortir de leurs tombes, apeurés par l’appel du Vrai. Il voit les anges descendre des cieux et les entourer, Allah qui vient, son trône installé pour le jugement, […]. Dans son cœur s’ouvre un œil par lequel il voit tout cela. Apparaît dans son cœur un témoin parmi ceux de la vue future qui lui fait voir l’au-delà et sa pérennité ainsi que le bas monde te son caractère éphémère.
La basirah a comme sens une lumière qu’Allah jette dans le cœur. Il voit par elle la réalité de ce que les prophètes ont annoncé, comme s’il les voyait à l’œil nu. Il réalise le bénéfice de ce à quoi ont appelé les prophètes et ce qu’on encourt par leur désobéissance. Ceci est le sens de la parole de certains ‘arifin : la basirah est de tirer bénéfice d’une chose et le fait d’en connaître les méfaits. Certains ont dit : la basirah est ce qui te sort de l’incertitude, que ce soit par le simple fait de croire ou par la vision. » (Madarij As-Salikin)
Un hadith authentique vient appuyer ces propos de Ibn Qayyim.
Le prophète ﷺ demanda :
- « Comment t’es-tu réveillé, O Harithah ? »
- Il dit : « je me suis réveillé en vrai croyant. »
- Il ﷺ dit : « Vois bien ce que tu dis. Car chaque parole a une réalité profonde. »
- Il dit : « O Messager d’Allâh, je me suis retiré du bas-monde, j’ai veillé ma nuit et jeûné mon jour. Et c’est comme si je regardais le trône de mon Seigneur à l’œil nu. C’est comme si je voyais les gens du paradis dans le paradis se rendant visite. Et comme si je voyais les gens du feu s’entraidant dedans. »
- Il dit : « Tu as vu, donc sois constant. Voici un serviteur dont Allah a illuminé la foi dans son cœur. » (al-Bazzar dans son Musnad et al-Bayhaqiy dans Shu’b al-Iman)
Jalaludin Rumi : « Dans mon cœur brille une étoile, et dans cette étoile-là sont cachés les sept cieux. » (Rubai’yat)
L’imam Abd Qadir al-Jilani : « Sache que la cœur, ésotériquement, a deux yeux : le petit œil et le grand œil. Le petit œil parvient à la vision des manifestations des Attributs par la lumière des Noms divins jusqu’à la finition des du monde des degrés. Quant au grand œil, il parvient à la VISION des manifestations des lumières de l’Essence dans le monde du Lahut. Il s’agit de la Proximité par la Lumière du Tawhid de l’union. »
« La vision d’Allah est de deux sortes : l’une est la vision de la manifestation de l’attribut de Beauté parfaite d’Allah directement dans l’au-delà, et l’autre est la vision de la manifestation des attributs divin réfléchis sur le miroir limpide du cœur pur, dans cette vie dans ce monde. Dans un tel cas, la vision apparaît comme la manifestation de la lumière qui émane de la Beauté parfaite d’Allah et elle est vue par l’œil de l’essence du cœur. Allah décrit cette vision vue par l’œil du cœur : « Le cœur n’a pas menti en ce qu’il a vu. » (Coran 53 ; 11) »
A propos de la vision de la manifestation du divin à travers un intermédiaire, le Prophète ﷺ a dit : « Le croyant est le miroir du croyant. » Ce qu’il veut dire par le premier croyant – le miroir dans cette phrase – c’est le cœur pur du croyant, alors que le second croyant qui voit Son reflet dans ce miroir est Allah le Très Haut.
Quiconque arrive au niveau de la vision de la manifestation des attributs d’Allah verra certainement l’Essence d’Allah, dans l’au-delà, sans forme ni contenant.
La réalité de cela a été confirmée par de nombreux bien-aimés et aimant d’Allah. Sayiduna ‘Umar (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Mon cœur a vu mon Seigneur par la Lumière de mon Seigneur. »
Et sayiduna ‘Ali (qu’Allâh l’agrée) a dit : « Je ne prierai pas Allah à moins de Le voir. »
L’un et l’autre doivent avoir vu la manifestation des attributs divins. Si quelqu’un voit la lumière du soleil à travers la fenêtre et dit : « Je vois le soleil », il dit la vérité.
Allâh donne le plus magnifique exemple de la manifestation de Ses attributs : « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière : Allâh guide vers Sa lumière qui Il veut. » (Coran 24 ; 35)
Il nous dit également : « Allâh dit : Et quiconque aura été aveugle ici-bas, sera aveugle dans l’au-delà. » (Coran 17 ; 72).
Ce n’est pas la cécité de l’œil que l’on a à la tête qui empêche de voir la lumière de l‘au-delà, mais la cécité de l’œil du cœur. Ainsi que le dit Allâh : « Car ce ne sont pas les yeux qui s’aveuglent, mais ce sont les cœurs dans les poitrines qui s’aveuglent. » (Coran 22 ; 46) » (Le secret des secrets)
Il nous dit également dans al-Fath al-Rabbani : « Le cœur, quand il est sain, devient la chose la plus proche d’Allah. Le cœur qui agit selon le livre et la sunnah se rapproche. Et quand il se rapproche, il sait et voit… Si le croyant a une lumière par laquelle il voit, que dire du véridique (siddiq) et du rapproché (muqarrab) ?
Le croyant véritable a une lumière par laquelle il voit. C’est pour cela que le prophète ﷺ a averti quiconque le regarde et a dit : « Craignez la sagacité du croyant car il regarde par la lumière d’Allah. »
Le connaissant (‘arif) rapproché donne aussi de la lumière, par laquelle on voit son degré de rapprochement de son Seigneur. Il voit de même le degré de rapprochement d’Allah de son cœur. Il voit de même les esprits des anges, des prophètes ainsi que le cœur des véridiques et leurs esprits. »
Shaykh Ahmad al-‘Alawi : « Ô amoureux ! La Lumière du bien-aimé ravit ! Lorsqu’il la voit, elle peut mettre Un homme subtil hors de lui C’est quelque chose d’extraordinaire Le comprend qui s’approche C’est au moment de la jonction Qu’il verra cette réalité spirituelle. »
L’imam al Ghazali nous dit en parlant de la foi (al-Iman) :
« Oui, cette manifestation, cette foi a trois degrés : la foi des gens du commun qui est la foi par imitation pure, la foi des gens du Kalam qui est un combiné de raisonnements par probation. Son degré est proche de la foi des gens du commun, la foi des gens de la connaissance qui est la VISION de la lumière de la certitude. » (Ihya ulum al din)
Il nous dit également : « Tu as donc compris, après tout ceci, qu’il y a deux sortes d’yeux : un œil externe et un œil interne. L’œil externe appartient au monde sensible et visible, l’œil interne appartient à un autre monde, qui est celui du Royaume céleste (malakut). A chaque œil correspondent respectivement un soleil et une lumière par lesquels sa vision s’accomplit. Il y a un soleil extérieur et un soleil intérieur. Le soleil extérieur appartient au monde visible et c’est le soleil sensible ; le soleil intérieur appartient au monde du Royaume céleste […]. »
« Les grands spirituels, qui ont des vision intérieures (baçâ’ir), ont la claire conscience de l’existence de cette hiérarchie pour les lumières du Royaume céleste, l’être désigné sous le nom de « rapproché » (muqarrab) étant celui qui se trouve le plus près de la Lumière suprême, sache-le ! » (Le Tabernacle des Lumières).
Il nous dit : « […] Celui qui marche dans la voie spirituelle parvient d’abord à un degré qui correspond donc à celui des étoiles. L’éclat de la lumière de ce qui est pour lui comme une ÉTOILE se MANIFESTE à lui dans toute sa clarté, et lui révèle que le monde d’en bas est tout entier sous son influence et subit l’éclat de sa lumière. Il se hâte alors de dire, devant la révélation de sa beauté et l’éminence de son rang : « Voici mon Seigneur. » (Coran 6 ; 76) » (Le tabernacle des lumières)
Dans Ihya’ ulum ad din, l’imam al-Ghazali a dit, décrivant ainsi les seules gens qui étaient épargnées de l’illusion de cheminer vers Allah : « Allah a certes soixante-dix voiles de lumière. Le cheminant n’arrive à aucun parmi ces voiles dans la voie sans penser qu’il est arrivé. C’est cela l’allusion de la parole de Ibrahim ﷺ quand Allah a dit, informant de son état : « Quand la nuit l’enveloppa, il vit une étoile et dit : ceci est mon Seigneur. » (Coran 6 ; 76). Le sens n’est bien sûr pas qu’il vit des corps célestes. En effet, il voyait ces corps célestes depuis son enfance et il savait qu’ils n’étaient pas des divinités. De plus, ces astres étaient nombreux et non pas uniques (car sayyiduna Ibrahim ﷺ dit « voici mon Seigneur » et « voici mes seigneurs »). Même les pires ignorants savent qu’une étoile n’est pas un dieu et un homme tel que Ibrahim ne seurait été trompé par une étoile qui ne saurait tromper un oiseau.
Mais ce qui est visé ici est qu’il s’agissait d’une lumière parmi les lumières qui constituent les voiles d’Allah et qui sont sur la voie du cheminant. L’arrivée finale vers Allah ne peut se faire que par l’arrivée à ces voiles. Et ces voiles sont de lumière, certains plus imposants que d’autres.
Le plus petit d’entre eux est la luminescence d’une étoile et c’est pour cela qu’il l’a indiqué par sa parole. Le plus grand voile est le soleil et entre eux deux, se trouve le degré de la lune. Ibrahim ﷺ n’a cessé, dès qu’il a vu le malakut des cieux et de la terre comme Allah dit : « Voilà que nous montrâmes à Ibrahim le malakut des cieux et de la terre », il n’a donc cessé d’évoluer d’une lumière à l’autre. Il s’imagina, à la première qu’il rencontra, qu’il était arrivé […]. » (Ihya ulum al din)
Ahmad Ibn ‘Ajibah al-Maliki : « Parmi les hommes, il y a ceux dont les voiles de ténèbres s’amoncellent et obstruent les lumières totalement. Ils vont même jusqu’à nier l’existence de cette lumière. Ceci est la station de la mécréance, qu’Allah nous en préserve (…) D’autres, la rouille de leur cœur est moindre et les certains voiles se lèvent. Ils confirment l’existence de la lumière mais ne la voient pas (par vision). Ceci est la station du commun des musulmans. »
Ceci est une preuve que la lumière se voit pour les rapprocher ainsi que ceux qui aspirent à la proximité. Mais ceci n’est pas l’apanage du commun du musulman.
L’imam Ibn ‘Ata Allah al-Iskandari : « Ténèbres est le monde entier : seule l’illumine l’épiphanie de Allâh en lui. »
Commentaire de l’imam Ibn ‘Ajibah : « Si on regarde par l’extérieur sensible, on ne perçoit que les ténèbres. Si on pénètre jusqu’à l’intérieur on perçoit le sensible comme une lumière du malakut. Allâh ﷻ dit : « Allâh est la lumière des cieux et de la terre » (Coran 24 ; 35).
Ainsi les paroles du shaykh « Ténèbres est le monde entier » ne concerne que les gens du voile, car l’extérieur des êtres est incrusté dans leurs cœurs.
Pour ce qui est des gens de la connaissance, leur perception intérieure les pénètre jusqu’à la vision du Réel, et ils voient l’être des phénomènes comme étant une lumière émanant de l’Océan du jabarut, et de ce fait l’Etre entier est lumineux. Allâh ﷻ dit : « Dis : Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre » (Coran 10 : 101), c’est à dire : regardez la lumière de Son royaume des cieux et les mystères de son jabarut, ou encore : regardez les secrets des significations érigés dans ses formes »
Toujours dans son ouvrage Iqadh al-Himam, il dit : « Le regard intérieur est l’œil du cœur, aussi bien que les yeux sont la vision du corps. Le regard intérieur perçoit les significations cachées de la lumière, alors que les yeux ne voient que les sombres formes du monde physique. L’œil intérieur perçoit la lumière des significations subtiles et il existe cinq sortes de personnes, selon leur regard intérieur.
La première, c’est l’aveugle : c’est celui qui renie la lumière du Réel, son être véritable. Sidi al-Busiri a dit : « La vision réduite refuse de croire en la lumière du soleil et la langue du malade a refusé de boire de l’eau. C’est le regard intérieur des incroyants. » Allâh ﷻ dit : « …ce ne sont pas les regards qui sont aveugles, mais s’aveuglent les cœurs qui battent dans les poitrines. » (Coran 22 ; 46).
La deuxième sorte, c’est ceux qui ont une bonne vue, mais qui ont une maladie qui les restreint. Ils attestent que la lumière existe, mais ne sont pas assez forts pour la voir, ni pour réaliser sa proximité ou sa distance. Ce sont les cœurs du commun des croyants.
Une autre sorte de gens, ce sont ceux qui ont une bonne vue intérieure, une vue assez forte. Ils sont proches de retrouver la vue, mais sont incapable d’ouvrir leurs yeux à cause de l’intensité de la lumière. Ils sentent donc que la lumière est proche d’eux. Ce sont les cœurs du commun des croyants qui se dirigent sur le chemin. Cette station s’appelle « la station des rayons de l’œil du cœur ».
La quatrième sorte de gens, ce sont ceux qui ont une bonne vue intérieure et qui peuvent ouvrir les yeux et percevoir la lumière dans laquelle ils baignent. Ils s’estompent d’eux-mêmes par la contemplation de cette lumière. Ce sont les cœurs de l’élite qui se dirigent sur le chemin. Cette station s’appelle « la station de la réalité (‘ayn) de l’œil du cœur. »
La dernière catégorie de gens a une vue parfaite et une forte lumière qui atteint la lumière de sa source et qui ne voit que la lumière primordiale et qui nie l’existence de toute autre lumière si ce n’est celle de la lumière fondamentale. Dieu était, et rien n’était avec Lui : Il est maintenant comme il était alors ! C’est « la station de la vérité du regard intérieur. » » (Iqadh ul-Himam)
Pour savoir si tu partie des gens de la proximité [divine] l’imam Ibn ‘Ajiba al-Maliki nous dit : « Mais il y a une autre manière de savoir si tu es dans la proximité ou dans l’éloignement. Si tu trouves un shaykh éducateur qui dévoile devant toi les lumières d’Allah et qui te fait connaître les subtilités de ses secrets, alors tu fais sans aucun doute partie des gens de la proximité, en action ou en potentiel, selon les paroles du Shaykh Ibn ‘Ata Allah : « Gloire à Celui qui a fait de la rencontre de Ses awliyas la rencontre avec Lui-Même ! Il ne fait parvenir à eux que ceux qu’Il fait parvenir à Lui ! »
Si tu ne trouves pas de shaykh éducateur et que tu finis par croire à celui qui te dit qu’ils n’existent pas, alors dis-toi que tu fais partie des gens de la droite, du commun des musulmans. Voilà le plus courant des cas, et une folie sans nom. Allah sait mieux. » (Commentaire des Hikam du Shaykh Ibn ‘Ata Allah al-Iskandari)
Le pôle sayiduna Abu Hassan Ash-Shadhili dit : « Que ton dhikr soit « Allâh, Allâh. Ce Nom est le Sultan des Noms et il possède un fondement et un fruit : Son fondement est la science. Son fruit est la Lumière, mais la Lumière n’est pas ce qui est visé en soi. C’est plutôt ce qui en survient comme dévoilement [spirituel] et visions [provenant de cette lumière]. » (Lataif al-minan, p.165)
L’imam Abu Talib al-Makki : « Allah peut être vu par la lumière de la certitude. C’est par cette lumière que se fait la vision (contemplation) des attributs divins et cette lumière est la réalité de la foi. (Qut al-Qulub).
Abul al-Hassan Kharaqânî nous dit : « Celui qui dira le nom d’Allah comme il le faut, verra une Lumière monter de son cœur et aller jusqu’au trône. Il la verra redescendre en dessous du monde et illuminer de l’orient à l’occident. L’éclat de sa Lumière illuminera le paradis et l’enfer, son éclat couvrira les miracles des prophètes, illuminera le cœur du croyant et le fera mourir à lui-même. Malgré cela, il devra répéter son nom encore et encore pour atteindre le but. »
Il nous dit également : « Pour atteindre Allah, il faut passer par trois étapes : la première est d’atteindre la Vision et dire Allah, la deuxième est de dire Allah en n’ayant plus de moi, la troisième est de dire Allah par Lui et en Lui. » (Kitab : la Lumière des sciences)
L’imam al-Hakim al-Tirmidhi : « Allah est le wali des croyants, il les fait sortir des ténèbres vers la Lumière […]. » (Coran 2 ; 257).
Abou l-Hussayn an-Nouri (mort en 295 après l’hégire) a dit en commentant ce verset : « [C’est-à-dire] Il exalté soit-Il, les sort des ténèbres de la science vers la vision de la Lumière, car la réalité des choses n’est pas dans leur information verbale. » (Haqâ’iq At-Tafsîr, As-Sulami)
L’imam Ibn ‘Ata Allah al-Iskandari : « Celui qui persévère dans l’invocation verra constamment venir sur lui des lumières et se lever les voiles recouvrant les choses invisibles.
Celui qui est déterminé à rechercher la guidance et à être conduit dans un chemin droit doit chercher un shaykh parmi ceux qui possèdent la réalisation [spirituel], qui suit un chemin méthodiquement, qui a abandonné ses passions et qui a établi fermement ses pieds au service de son Seigneur. Comme le clame si bien les vers d’un poète : La vérité de Dieu est trop élevée et majestueuse pour l’âme du voyageur passionnelle et orgueilleuse.
Lorsque le chercheur trouve un guide, qu’il obéisse à tout ce qu’il lui dit de faire et qu’il s’abstienne de ce qu’il le retient et lui interdit de faire : sinon il se perdra. » (La clef de la réalisation spirituelle et l’illumination des âmes)
Il nous dit également : « Celui auquel Dieu se fait connaître par Sa lumière n’a-t-il pas plus de valeur que celui qui cherche à Le connaître par le raisonnement ? » (La sagesse des maîtres soufi)
L’imam al-Hakim at-Tirmidhi nous dit : « Cependant, la fonction du Prophète étant salvatrice, exige l’adhésion des créatures, et celui qui refuse son message est considéré comme infidèle. Pour le wali (saint), bien que tout l’univers chante sa sainteté, l’adhésion n’est pas requise, seulement sollicitée. Certes, celui qui refuse de reconnaître le wali n’encourt pas de peine formelle, mais il se prive ainsi de la Lumière divine. » (Le sceau des saints)
Pour finir voici une parole de notre Shaykh Mohamed Faouzi al-Karkari, qui nous a montrer cette lumière avec laquelle nous cheminons chaque jour : « […] Ainsi, les gens se basant uniquement sur les considérations physiques furent privés de la perception des Lumières par les voiles du monde créé : ils sont et persistent dans le monde physique, par le monde physique.
Les ténèbres des éléments de l’existence ont imprégné leurs cœurs, et leurs visions intérieures furent oppressées et submergées par ce qui n’existe pas véritablement.
C’est de cette manière qu’ils s’isolèrent et s’astreignirent exclusivement à ce qu’ils pouvaient saisir au sein des six directions (du monde physique). Quant à ceux que le Vrai privilégia par Son Amour, Il les mena à celui qui comblerait leurs cœurs des Lumières de notre maître, le Messager d’Allâh ﷺ.
C’est ainsi qu’ils purent accomplir la grande ablution (ghusl) et se purifier de la souillure majeure que constitue l’insouciance ; et ainsi qu’ils réalisèrent l’ablution mineure (wudu’) pour se purifier de la considération d’autre que Lui.
L’univers disparut alors à leurs yeux, ne devenant plus pour eux que l’équivalent d’un mirage. Ils revinrent de l’expansion de cet univers (fatq) vers sa nature compacte (ratq), et dès lors ne virent plus le monde que par la Lumière de Celui qui le créa.
Ils évoluent sur la Voie Blanche (al-mahajjat al-baydâ’), les Soleils de leurs cœurs resplendissent pour l’éternité, leurs nuits sont des jours, et leurs états les plus profonds se dévoilent aux yeux de tous. […] »