بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Le Qâdiy ‘Iyâd (rahimahuLlâh) a mentionné le Hadîth du tronc dans le Livre as-Shifâ, dans lequel les Compagnons décrivaient le désir ardent et la nostalgie du tronc pour le Messager d’Allâh ﷺ.

Jâbir ibn ‘AbdiLlâh (radiAllâhu ‘anhu) a dit : La mosquée était bâtie sur des troncs de palmiers, et le Prophète ﷺ avait l’habitude, lorsqu’il donnait le sermon, de se tenir sur l’un de ces troncs… et lorsqu’on lui fabriqua un minbar pour le remplacer, on entendit de ce tronc de palmier un son aussi fort que celui du percepteur de la zakat. Et dans la version de Anas : Au point que la mosquée vibra sous son mugissement. Et dans la version de Sahl : Et beaucoup se mirent pleurer lorsqu’ils virent cela. Et dans la version de al-Muttalib et Obay : Au point qu’il se lézarda et se fendit, jusqu’à ce que vint à lui le Prophète ﷺ et place sa main sur lui, alors seulement il se tut. D’autres ont ajouté : Le Prophète ﷺ dit alors : « Ces pleurs sont pour ce qui a été perdu du dhikr ». D’autres encore ont ajouté : « Par Celui qui détient ma nafs en Sa main, si je ne l’avais pas calmé il aurait continué ainsi jusqu’au Jour du Jugement ». Ceci à cause de la tristesse causée par la séparation du Prophète ﷺ, qui demanda alors à ce qu’on enterre le tronc de palmier sous le minbar. C’est ainsi rapporté dans le Hadîth de al-Muttalib, Sahl ibn Sa’d et Ishâq selon Anas. Et dans certaines versions, selon Sahl : Le tronc fut donc enterré sous son mibar, ou bien il fut placé sur le toit. Et dans le Hadîth de Obay : Et lorsque le Prophète ﷺ priait, il se servait de lui… Et lorsque la mosquée fut détruite, Obay le prit et le garda avec lui jusqu’à ce que la terre le décompose et le fasse retourner à la poussière. Al-Isfarâ’iy a dit quant à lui que le Prophète ﷺ l’appela à lui, et le tronc se mit alors à se mouvoir sur la terre, jusqu’à arriver à lui et le Prophète le calma, puis lui dit de retourner à sa place.

Dans le Hadîth de Barîda : Le Prophète ﷺ a dit : « Si tu le souhaites, je te renvoie au jardin planté d’arbres dans lequel tu poussais et tu continueras d’y vivre, tu y renouvelleras tes ramifications et tu donneras des fruits… et si tu le veux je te plante dans le Paradis et les Awliya’ d’Allâh mangeront de tes fruits.» Le Prophète ﷺ prêta attention à la réponse, qui ne tarda pas à venir : «Plante moi dans le Paradis et que les Awliya’ d’Allâh mangent de mes fruits, et que je sois dans un endroit où je ne serai plus éprouvé». Le Prophète ﷺ qui l’entendit, dit alors : « C’est ainsi que j’ai fait.» Puis il ajouta : « Il a préféré la demeure éternelle à la demeure éphémère.»Et lorsque al-Hassan (radiAllâhu ‘anhu) écoutait ce récit il se mettait à pleurer et disait : « Oh serviteurs d’Allâh, le bois éprouve la nostalgie du Messager d’Allâh ﷺ, et vous êtes plus à même encore à désirer ardemment le rencontrer ! »
[al-Qâdiy ‘Iyâd, as-Shifâ]

Un poète dit d’ailleurs en ce sens :

Le tronc s’éprend de nostalgie de toi
et ses larmes coulent de peine pour toi

et il sanglotte et se lamente
d’avoir perdu tes paroles, et il en devient malade

Comment donc mon cœur ne s’éprendrait-il pas lui aussi pour toi
et comment mon rêve ne serait-il pas de croiser ton regard

et de te rencontrer le Jour promis
alors que ma vue jouit de ton Paradis

Je me sacrifie moi ainsi que mon argent
et je fais pour toi éternellement don de mon âme

Mon bonheur et la jouissance de mon esprit sont éternels
si je dépense ma vie dans ce qui te satisfait

Bien Aimé de mon cœur pardon, ne m’en veux pas
car mon Amour n’a pas sa place dans ton ciel

Mes péchés me maintiennent et m’empêchent de m’élever
et j’aspire à me rapprocher de ton élèvement

Peut-être que mon Amour élèvera mon âme
et renouera ce qui en ta passion fut séparé


Source : Les fondements de la Tariqa Karkariya, Shaykh Mohamed Faouzi Al Karkari, éditions Les 7 Lectures.