بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Allâh ﷻ dit : «Et [rappelez-vous], quand Moussa demanda de l’eau pour désaltérer son peuple, c’est alors que Nous dîmes : « Frappe le rocher avec ton bâton. » Et tout d’un coup, douze sources en jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s’abreuver! – « Mangez et buvez de ce qu’Allah vous accorde; et ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre ».» [sourate al-Baqara, verset 60]

Celui qui a fait sortir l’eau de la pierre est évidemment capable de fournir en eau les Banoû Isrâ’îl (enfants d’Israël) sans l’intermédiaire d’une cause, mais Allâh nous enseigne ainsi la règle qu’Il a instauré pour le bon fonctionnement de l’univers, et il s’agit donc de toujours rechercher et accomplir des causes afin d’espérer obtenir ce dont on a besoin. Il nous enseigne également au travers de ce verset à ne pas bâtir des règles sur de simples apparences, car celui qui ne juge que par les yeux n’aboutit que rarement à un jugement correct.

La canne de Moussa (alayhi salâm) symbolise le Alif at-Tawhîd, et le Alif de l’Ism al-Jalâla (Allâh) est le secret de l’univers, le secret de la réunion de ce qui est réuni (jam’ ul-jam’), il flue dans toutes les lettre, et la personne qui aura réalisé l’Ikhlâss verra ces lettres comme étant un Alif et rien d’autre.

Chez les gens de la réalisation profonde des degrés spirituels (ahlu t-tahqîq), le Alif n’est pas une lettre… et l’ensemble des lettres ne sont que des apparences et des manifestations différentes du Alif. Ce dernier flue donc dans les lettres de la même manière que le chiffre 1 flue dans l’ensemble des chiffres.

Moussa (‘alayhi salâm) a donc frappé le cœur à l’aide du Alif at-Tawhîd sur la pierre, c’est-à-dire sur la lettre hâ’, et alors ont jaillit de cette dernière les douze lettres de la parole du Tawhîd : « lâ ilâha illa Allâh », chaque lettre représentant une source d’entre les sources d’Allâh. Chacun sut alors d’où il devrait boire. Certains burent ainsi à la source de l’Essence (‘aïn ud-dhât), d’autres burent à la source des Attributs (‘aïn us-Sifât), certains se désaltérèrent dans le wasl, d’autres dans le fasl, certains burent du tawkîd, certains burent du takhfîf, certains du fana’, et d’autres encore du baqâ’.

Tout ceci en fonction de ce qui fut prescrit à chacun sur la Table Gardée, douze sources de douze couleurs différentes : c’est là le Secret de la variété des apparences de l’univers au travers de la lettre hâ’ de l’Ism.


Source : Les fondements de la Tariqa Karkariya, Shaykh Mohamed Faouzi Al Karkari, éditions Les 7 Lectures.