بسم الله الرحمن الرحيم
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La Zakât : sens profond et shirk

Approfondissement du sens Caché

Allâh –subhânahu wa ta’ala- dit : « Et ils dirent: « Nos cœurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles, nos oreilles sont sourdes. Et entre nous et toi, il y a une cloison. Agis donc de ton côté; nous agissons du nôtre.» Dis: « Je ne suis qu’un homme comme vous, mais on me révèle que votre Dieu est un Dieu unique : cherchez donc le droit chemin vers Lui et implorez Son pardon… et malheur (wayl) aux associateurs, ceux qui n’acquittent pas la Zakât et ne croient pas en l’au-delà! Ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres auront une énorme récompense jamais interrompue. » » [sourate Fussilat, versets 5/8].

Sayiduna Ahmad ibn ‘Ajîba (qaddas Allâhu sirrahu) explique le sens profond de ces versets en disant: « Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) appelait les gens à l’Imân (la foi) en le Coran et à sa mise en pratique… et de même ses héritiers d’entre les maîtres d’éducation spirituelle appellent à la purification intérieur, ce qui permettrait aux gens de comprendre et de plonger dans les Secrets du Coran, en plus d’avoir un cœur présent lors de sa récitation… Mais la plupart d’entre eux rejetèrent leur compagnonnage, disant : « Nos cœurs sont voilés contre ce à quoi tu nous appelles, nos oreilles sont sourdes. Et entre nous et toi, il y a une cloison. Agis donc de ton côté ; nous agissons du nôtre ». A cause de leurs passions, leurs cœurs demeurèrent voilés. Leurs langues récitent, tandis que leurs cœurs errent dans les vallées de dounia, dépourvus de concentration, de présence et de réflexion, fa lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâh (et il n’y a de force et de puissance que par Allâh).

Lorsqu’ils demandent au maîtres spirituels, qui sont les médecins des cœurs (non pas des prestidigitateurs), de réaliser un prodige, ces derniers leur répondent : « Nous ne sommes que des hommes », et « il nous est révélé » par inspiration divine (wahiy ilhâm) que le Vrai est Unique, le Seul Existant… « cherchez donc le chemin droit vers Lui » par la purification intérieure, « et implorez Son pardon » pour vos erreurs passées ! Car si vous demeurez dans cet état qui est le vôtre de chirk, de vision et de considération d’autre que Lui : Alors « que le Wayl soit la destination des associateurs (mouchrikîn) » qui ne purifient pas leurs âmes « et ne croient pas en l’au-delà », puisqu’ils ne s’y préparent pas activement ! (Quant à) « ceux qui ont cru », d’un Imân pur, acquis par le compagnonnage des gens particuliers (al-khousoûs : cad les Saints accomplis), « ils auront une énorme récompense jamais interrompue », c’est-à-dire la contemplation du Vrai, éternellement. Et Allâh est plus Savant.

[tafsîr al-bahr al-madîd fî tafsîr al-Qor’ân al-Majîd – ibn ‘Ajîba]

Le chirk qui touche les croyants

Allâh –subhânahu wa ta’ala- dit : « Et dans les cieux et sur la terre, que de signes auprès desquels les gens passent, en s’en détournant ! Et la plupart d’entre eux ne croient en Allah, si ce n’est en étant (par ailleurs) des associateurs (mouchrikoûn) » [s يوسف .v105/106].

Sayiduna Ahmad ibn ‘Ajîba (qaddas Allâhu sirrahu) dit dans son tafsîr du Coran : « Nul n’échappe au chirk intérieur et caché, excepté les gens du Tawhîd exclusif (qui concerne un petit nombre de personne). Ils sont ceux auprès de qui les mondes ont d’un seul coup disparu par la Vision du Créateur. Ils ne voient donc plus les illusions de ce bas-monde, et leurs intérieurs sont purifiés de la souillure des futilités, de sorte qu’ils ne contemplent plus que l’Unique. Ils ne se reposent ainsi plus sur les intermédiaires et les causes, mais désormais uniquement sur Celui qui les initie. Ils ne dépendent plus de personne d’entre ceux qui constituent leur entourage ou leurs compagnons, et si ils se tournent vers un autre que Lui par insouciance, Il les rappelle à l’ordre et les fait revenir en Sa Présence. Tel est l’état de ces gens avec Lui, pour l’éternité. Qu’Allâh fasse de nous l’un des leurs, et qu’Il nous inscrive dans leur Voie. Amine. »

[tafsîr al-bahr al-madîd fi tafsîr al-Qor’ân al-Majîd – ibn ‘Ajîba]

Dans un autre verset, Allâh –subhânahu wa ta’ala- dit : « N’as-tu pas vu ceux-là qui se déclarent purs (youzakkoûn anfusahum) ? Mais c’est Allah qui purifie (youzakkiy) qui Il veut ; et ils ne seront point lésés, fût-ce d’un brin de noyau de datte » [s النساء.v49].

Sidi Ahmad ibn ‘Ajîba (quddisa sirruh) explique ce verset en disant : « Certains Soufis ont dit que la nafs recèle autant de défaut que Allâh a de perfections. Il ne convient donc pas au serviteur de déclarer son âme pure, quel que soit le degré de purification atteint… ni d’éprouver de la satisfaction vis-à-vis de lui-même, peu importe la grandeur de ses actions. » Abou Suleymân al-Dârrâniy a dit : « Cela fait 40 ans que j’accuse ma nafs. » Et dans les Hikam de sayidina ibn ‘Ata Allâh al-Iskandariy :  « L’origine de tout péché, de toute insouciance et de tout désir charnel est la satisfaction de soi-même. Tandis que l’origine de tout acte d’obéissance, de tout éveil et de toute abstinence, est ton absence de satisfaction vis-à-vis d’elle… et le compagnonnage d’un ignorant insatisfait de lui-même vaut mieux que le compagnonnage d’un savant satisfait de lui-même. Quelle science pourrait détenir le savant qui se satisfait de lui-même !? Et quelle ignorance pourrait affecter l’ignorant insatisfait de lui-même ? »

[tafsîr al-bahr al-madîd fi tafsîr al-Qor’ân al-Majîd – ibn ‘Ajîba]