Au nom d’Allâh, le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Que le Salut et la Prière soient sur le Prophète ainsi que sur sa famille et ceux qui le suivent.
Chaque année, durant le mois de Rabi’ al-Awwal, qui est un mois du calendrier (lunaire) hégirien, à lieu une commémoration très importante dans la communauté soufie. Il s’agit de la commémoration de la naissance du Prophète et Messager, Muhammad – que le salut et la prière soit sur lui –. Il est – que les bénédictions soient sur lui – né le 12 Rabi’ al-Awwal qui correspond en 2016 au 12 décembre. Une année 2016 exceptionnelle où le calendrier de la lune et du soleil s’alignent parfaitement.
Nous aimons appeler cette fête, la fête de l’Humanité. Pourquoi ? Car il est la primordialité, le fondement, la graine contenant l’Arbre, l’origine de tous les êtres humains sur cette terre. Avant l’existence du temps, avant l’esquisse des formes, avant même la création du lieu, il y avait la Lumière de Muhammad – paix et prière sur lui – qui n’a jamais cessé d’être. De celle-ci, Dieu créa toutes choses et puis manifesta ce point primordial beau et absolu sous une forme, un Homme. Cet Homme est né le 12 Rabi’ al-Awwal, à la Mecque dans la péninsule arabique et porte le nom de Muhammad ibn Abdillah sur terre et Ahmed dans les cieux.
Il est ainsi notre origine et il vint à nous comme Miséricorde pour l’Humanité afin de nous rappeler notre point de départ, il vint à nous pour éveiller ce désir et cet amour profond, caché dans les tréfonds de nos ténèbres. Il est la Miséricorde qui marche, la définition de la clémence, le joyau d’excellence, la graine, l’arbre et ses branches. Comme le sang, il flue en nous et chaque mouvement du corps suis la trajectoire de son Soleil. Le négateur est astreint à lui comme l’ombre l’est au Soleil. Seigneur prie sur ton bien-aimé, la source, la Miséricorde de l’Humanité d’une prière unique qui transcende toutes analogies et la transcendance même.
Cette fête est centrale dans la voie soufie karkariya dont le maître guide spirituel est le Shaykh, sidi Muhammad Fawzi al-Karkari – que Dieu préserve son secret –. Elle est l’occasion pour les disciples du monde entier de se retrouver et de renouveler l’engagement à l’Arbre à de la Vie. De toutes les contrées les disciples voyagent et s’unissent, un mélange des couleurs dans tous les sens du terme.
Les festivités se déroulent sur plusieurs jours, même si le 12 de ce mois reste une date avec une préparation et un investissement plus particulier. Ce jour est rythmé par des chants, des danses soufies, des interventions musicales, des témoignages, des festins, etc.
L’ACCUEIL ET LE DÉBUT
Cette année, de même que les précédentes, les disciples en provenance de Oujda se sont unis dans le voyage en louant un car. Une fois à destination, ils sont attendus par le Shaykh et les disciples sur place alors qu’ils (les disciples de Oujda) brandissent banderole et drapeaux de couleur. A hauteur du Shaykh, ce dernier prend la tête de la marche jusqu’à la zawiya où les quatre sourates (du wird journalier) sont lues. S’en suis alors les lectures de poèmes, les différentes prières ainsi que l’évocation journalière des karkariy.
Tout le monde est bienvenu à la fête. Pour l’occasion une tente occupant une partie de la route devant la zawiya est mise sur pied afin de garantir un maximum de places assises et préparer le public aux repas et aux gâteaux distribués.
LA DANSE SOUFIE
La Danse soufie, une activité incontournable dans ce genre d’évènement, a lieu après la prière du soir comme il en est coutume. Les chants d’amour précèdent la danse en tant qu’introduction et combustible à celle-ci. En effet, les chants définissent le départ, le milieu, la fin ainsi que le rythme de la danse. Nous saluons les chanteurs qui fournissent une performance continue sans faille au niveau du rythme et du souffle.
INTERVENTIONS
C’est aussi une occasion pour les disciples d’intervenir et dialoguer avec le reste du monde par les moyens qu’ils souhaitent. Certains témoignent de la vision de la Lumière, d’autres apportent une preuve scientifique à la vision ou partagent leurs poèmes.
Le Hang, un instrument très jeune, harmonieux et aux belles mélodies a pu se faire entendre à nous par les mains du disciple Florian de Bordeaux. Dans la voie nous sommes ouvert à tous les arts nobles qui bercent les cœurs.
En vidéo sa prestation :
Sidi Emmanuel Ibrahim nous présente sa passion, le tir à l’arc, qui est curieusement et très étroitement liée au cheminement du disciple dans la voie soufie.
Témoignage de sidi Filip issue d’une famille aux origines diverses et donc aux philosophies (et religions) diverses. Son retour sur son entrée en Islam et dans la Tariqa :
Pourquoi je veux voir le Prophète et le voudrait-il ? Une intervention de Adrien Zapata.
Sortir du domaine des cieux et de la terre. À l’aide de quoi?
L’anecdote du philosophe. Une anecdote qui se déroule durant la traduction du livre « Les Fondements de la Tariqa Karkariya ».
Sidi Abdelkarim sur le rabaissement de sa personne et l’élévation de celle d’autrui. Des anecdotes de sa vie quotidienne contenant des sagesses.
Bouleversement des directions dans la retraite spirituelle de sidi Naim. Témoignage :
L’ARMÉE CACHÉE
Car une soirée réussie ne saurait être exempte de repas, le public a eu droit à un beau tajine de veau, de la semoule sucrée et enfin des fruits en abondance. Nous n’oublions pas de saluer les efforts fournis par ce qu’on désigne communément « l’armée cachée », invisible aux yeux du public mais ô combien généreuse dans l’effort.
L’ENGAGEMENT
La partie la plus importante de la soirée est le renouvellement du pacte avec la Lumière originelle. Le Shaykh étale un chapelet de mille perles qu’il entretient toute l’année en évocation durant les réunions hebdomadaires du vendredi. Une dizaine de disciples s’agrippent alors au chapelet et récitent avec le guide spirituel la sourate al-Fatiha (l’Ouverture) ainsi que le verset de l’engagement : « Certes, ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah. La Main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Après cela, quiconque viole le serment, ne le viole qu’à son propre détriment. Et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense ».
Mariages
Le 13 décembre fût aussi l’occasion, avec encore la majorité des disciples présents, de célébrer deux mariages à la fois. Celui du faqir Fréderic Mustafa ainsi que de Louis Amine. Joie, danses, chants ont été les mots d’ordres de cette magnifique soirée post-mawlid. Nous félicitions et souhaitons beaucoup de bonheur aux mariés et mariées.
Parce qu’une image vaut mille mots…
Wala
Enfin le dernier mot revient au regard innocent de la fille cadette de notre Shaykh, Wala.
