بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Ô toi qui veux connaitre ton Seigneur !

La Lumière Mohammadienne (sallAllahu ‘alayhi wa sallam), Lumière visible et non métaphorique est le point central du cheminement de l’aspirant soufi… Une Lumière de laquelle découla l’ensemble de la création, comme en témoigne le Hadîth qudsî : « Lorsque Je voulu créer la création, je pris une poignée de Ma Lumière et lui dis : « Sois Muhammad ! », et Je créais ensuite toute chose de sa Lumière ».

Allah ta’ala nous dit : « Allah est le waliy de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière. » [sourate al-Baqara, verset 257].
Et dans un autre verset, Allâh parle d’un groupe de Ses serviteurs qu’Il nomme awliya’ (=pluriel de waliy): « En vérité, les awliya’ d’Allah seront à l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés » [sourate Yoûnus, verset 62]

il apparaît que le Nom divin «al-Waliy» est un Nom partagé entre Allâh et Son serviteur… Comme c’est le cas pour d’autres Noms Divin. Lorsqu’on dit qu’un serviteur devient ou est un Waliy, il revête la particularité de ce Nom. Tout comme quelqu’un de généreux (Karim) portera la particularité du Nom al-Karim.

Et la particularité de Nom al-Waliy est décrite dans le verset : « Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.». Pour obtenir cette Lumière, il vous faut donc trouver un Waliy. Cette Lumière n’est autre que al-iman (la Foi) elle-même conformément au hadith : « L’Iman est une Lumière qu’Allâh place dans le coeur de Son serviteur croyant, cette Lumière augmente et diminue en fonction de l’accomplissement de bonnes œuvres » [rapporté par ibn ‘Abbâs].

Et il est aussi rapporté de ‘Ali (karram Allâhu wajhah) qui a dit: « la foi commence comme un point blanc dans le coeur. Chaque fois que la foi augmente, la blancheur augmente jusqu’à ce que le coeur devienne blanc en entier. L’hypocrisie commence comme un point noir dans le coeur. Chaque fois qu’elle augmente, la noirceur augmente jusqu’à ce que le coeur devienne noir en entier. Par celui dont mon âme est entre sa Main, si vous ouvriez le coeur d’un croyant, vous le trouveriez blanc. Et si vous ouvriez le coeur d’un hypocrite, vous le trouveriez noir. »

Concrètement, vous devez prendre le pacte, bay’a, avec le Waliy tout comme les Compagnons ont pris le pacte avec le Prophète ﷺ , Allâh (subhânahu wa ta’âlâ) dit dans le Coran: « Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par un « Fath » proche. » [s48.v18] Nous verrons plus loin comment le Prophète ﷺ définit le Fath…

Cela peut étonner que le fait de prendre un pacte avec un Waliy donne la Lumière de la foi mais cela est expliqué quasi mot à mot par le Prophète ﷺ, il est rapporté dans un long hadith dont nous vous retranscrivons la partie qui nous intéresse ici :

« (…) Il nous a dit que le dépôt (la foi) avait tout d’abord été descendu dans la racine du cœur des hommes, après quoi ils apprirent les enseignements du Coran, puis ceux de la Sunna. Mais il nous a également informé du retrait de ce dépôt des cœurs, disant : « L’homme dort d’un sommeil profond, et alors le dépôt est ôté de son cœur, laissant en celui-ci une trace semblable à une nuée. Puis il se rendort de nouveau, et cette trace lui est retirée, ne laissant plus qu’une marque qu’aurait faite une braise en tombant sur ta jambe, une sorte de cloque que tu crois proéminente bien qu’en vérité elle soit vide… Les gens se mettront alors à prendre des bay’a (engagements) les uns envers les autres, mais pratiquement aucun d’entre eux ne transmettra le dépôt. (…) » [Rapporté par al-Boukhâriy et Mouslim]

Lorsqu’elle vient d’être donnée par le Shaykh qui est un Waliy, lors de la prise du pacte avec celui-ci, la Lumière a la taille d’une étoile et n’est visible que les yeux fermés (et yeux ouverts pour certains disciples). Mais qui détient en son cœur ne serait-ce qu’un atome de cette Lumière, les univers sont pliés en lui, et avec eux toutes les sciences connues et inconnues. A la mesure des efforts et de la sincérité du disciple dans la Voie d’Allâh, le Shaykh dévoile petit à petit de ces sciences connues et inconnues contenues dans les univers. Ces sciences sont des sciences qui s’étudient sans papier ni crayon, sans bouche ni oreille, simplement avec les yeux : ceux de la tête et celui du cœur, à travers la mouchâhada (vision en état d’éveil).

Il faut préciser que cela se déroule dès le début de la voie, dès la prise du pacte. C’est en ce sens que l’Imam Abu Hamid al-Ghazali (radiAllâhu ‘anhu) nous dit : « Dès le début de la voie se succèdent les dévoilements (Makashafat) et les visions présenciellles (Mushahadat) au point qu’en état de veille les soufis voient les anges et les Esprits des Prophètes; ils entendent leurs voix et tirent profit de leur présence. Ensuite avec l’élévation de leur état spirituel, ils voient des formes et des images et atteignent des degrés ineffables que nul ne peut exprimer par des mots sans tomber dans l’erreur.» [Délivrance de l’erreur, Abu Hamid al-Ghazali]

Les dévoilements et l’accès à la gnose d’Allah (ma’rifah) ne sont possible que par cette Lumière car celle-ci permet l’ouverture de l’œil du cœur, la Vision intérieure (baçira). C’est par cette ouverture que nous pouvons dire que nous faisons partie de ceux qui suivent le Prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam) conformément à ce verset : « Dis: «Voici ma voie, j’appelle à Allah. Nous nous basons sur une Vision intérieure (baçîra), moi et ceux qui me suivent. Gloire à Allah! Et je ne suis point du nombre des associateurs. » [s12.v108].

Donc, sans Lumière, il n’y a pas de vision intérieure (baçira), et sans « baçira », il n’y a pas de dévoilement possible… Ceci est clairement expliqué par l’ensemble des Maîtres soufi authentiques.

L’Imam Abu Hamid al-Ghazali (radiAllâhu ‘anhu) : « Par la science du dévoilement, j’entends la lumière jaillissant dans le cœur lorsque celui-ci est purifié. Cette lumière éclaire maintes réalités sur lesquelles on avait jusqu’alors les idées confuses. Lorsque cela se produit, apparaît la véritable connaissance… ainsi que la contemplation de visu qui ne laisse aucun doute. » [Ihyā’ ‘ulūm al-dīn, ch. 1. Abu Hamid al-Ghazali].

Le Shaykh al-Akbar, Moheïddine Ibn ‘Arabi (radiAllâhu ‘anhu) : « Quand tu gardes, quel que soit ton état, la conscience permanente du Dhikr d’Allâh en ton cœur, celui-ci se trouve assurément illuminé par la lumière du dhikr, de sorte que celle-ci t’accorde le dévoilement (kashf), car par elle, les choses se dévoilent.» [Al-Futûhât al-Makkiyya, Ibn Arabi].

Sîdî Aboû al-‘Abbâs al-Mursiy (radiAllâhu ‘anhu) dit: « Je dis : Oh Allah! Ouvre notre vision intérieure, illumine notre for intérieur, annihile-nous à nous-mêmes et fais-nous aller par toi et non par nous-mêmes»

Et ainsi que son disciple, qui n’est autre que Sîdî ibn ‘Atâ Allâh as-Sakandariy (radiAllâhu ‘anhu) nous dit : « Les feux du Dhikr ne s’éteignent pas, et ses lumières ne s’enfuient pas […] Tu vois toujours des lumières montantes et d’autres descendantes ; les feux autour de toi sont clairs, très chauds, et ils flambent.»

Pour celles et ceux qui ne seraient pas convaincu, nous pouvons encore ajouter cette parole de Ibn Abbas rapportée par Ibn Jarīr Ibn Yazīd al-Imām Abū Jaʿfar que l’on appelle aussi at Tabari, qu’Allah les agréent : « La guidance (hudā) est dans le cœur du croyant comme un tabernacle. Le cœur est semblable à la lampe dont l’huile éclaire avant même que le feu ne la touche. Lorsque ce dernier la touche, sa lumière rayonne de plus en plus.  Autrement dit, le cœur est guidé par la lumière de la foi avant que la science ne lui parvienne. Lorsque celle-ci l’atteint, sa guidance et sa Lumière augmentent. La science joue ici le rôle de combustible provenant de l’arbre, c’est-à-dire du Coran. »

Pour finir cette série de preuves, voici une parole de notre Prophète Bien-aimé (sallAllahu ‘alayhi wa sallam) : « On demanda au Prophète (‘alayhis salatu was salam) « comment la poitrine s’ouvre t-elle à l’Islam ? » Il dit: « Quand la Lumière entre dans le cœur, la poitrine s’élargit et s’ouvre (infataha!) » On demanda « est ce qu’il y a un signe pour reconnaître cela? » Il dit « ce signe est le languissement pour la demeure de l’éternité, le détournement de la demeure de l’illusion et la préparation pour rencontrer la mort avant la mort » [Rapporté par al Hakim dans son mustadrak, par al Bayhaqiy dans al asma’ was sifat avec une châine mursal]

Un fois que vous verrez cette Lumière, vous suivrez exactement le même chemin qu’a suivi notre Prophète ﷺ pour connaitre son Seigneur. Il ﷺ ne l’a pas connu en lisant des livres de ‘aqida… mais il ﷺ l’a connu par la Vision de Sa Lumière… 

De nombreuses fois, il est demandé au disciple Karkariy la preuve que la Lumière qu’il contemple pendant son dhikr est bien la Lumière d’Allah, nous leurs répondons ; 

Pour être sûr qu’il s’agit bien de la Lumière divine, c’est très simple… Il suffit de se référer au Coran dans lequel Allah ta’ala fait la description de Sa Lumière. Il dit :
« Sa Lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat (…) »
Et la Lumière que voit le disciple karkariy correspond parfaitement à la description faite dans le Coran…

Un autre argument est que cette Lumière augmente en intensité lorsque l’on fait du dhikr, lisons du Coran, faisons des œuvres pieuses. Et elle diminue lorsque nous commettons des péchés.
Le moment où elle est la plus forte correspond au dernier tiers de la nuit, lorsque nous faisons le dhkir de l’Ism « Allah » en direction de la qibla en état de pureté rituelle.

Une Lumière qui augmente lorsqu’on fait du dhikr, des œuvres pieuses et dont son intensité est à son paroxysme dans le dernier tiers de la nuit en direction de la qibla en répétant le Nom « Allah »… Si cela n’est pas la Lumière d’Allah, il faudra nous expliquer alors en quoi consiste la Lumière divine…

D’autres disent que cette Lumière n’est pas nécessaire au cheminement, que le disciple peut cheminer sans la bacira, la Vision du cœur ;

les personnes qui tiennent de tels propos sont clairement dans l’illusion la plus totale… Ils prétendent cheminer sans la Vision de cette Lumière (autrement dit, il prétendent pouvoir cheminer sans le Prophète ﷺ), et ils prétendent aussi cheminer sans la Vision intérieure ( al baçira). Ces paroles montrent que ces gens sont doublement illusionné…

En effet, ils disent qu’il est préférable de cheminer en ne voyant rien.
Cette affirmation est une preuve en elle même de l’illusion dans laquelle ils baignent.
Nous avons aussi entendu dire ce type d’affirmation : « Si je vois des lumières et que cela me détourne d’Allah, je préfère ne rien voir! »

Mais qu’elles sont les illusions dans ce qui est avancé ici ?

Tout d’abord,on remarque que ces partisans n’ont même pas conscience qu’ils sont déjà entrain de Voir. Ils n’ont même pas conscience de l’existence même de la Vision du cœur. Pour les éclairer faudrait il les avertir du fait que voir les ténèbres (le noir) est aussi une Vision ?

Lorsque ces partisans ferment les yeux et font du dhikr, il ne peuvent pas dire qu’ils ne voient rien, cela est impossible ! Mais ils doivent dire qu’ils ne voient que du noir.

Leur affirmation, pour être correcte, devrait être : « Si la vision de Lumière me détourne d’Allah,je préfère voir les ténèbres (le noir qu’ils contemplent en faisant du dhikr) ! »

Proposition plus qu’étonnante lorsque le Coran nous dit : « Allah nur… alssamawati wa al ard »
Pourquoi pense-t-il que la vision des ténèbres ne les détourne pas d’Allah et que la Lumière les détourne?
Cela est contraire à la Parole d’Allah ta’ala qui lie TOUJOURS la Lumière à la guidée et les ténèbres à la perdition et au Taghout ! Ils prétendent donc que les ténèbres sont plus à même de les mener à Allah. As staghfirullah, qu’Allah nous éloigne de cet égarement…

Ces gens sont donc doublement illusionné. La première illusion étant le fait qu’ils n’ont même pas conscience qu’ils voient et la deuxième est le voile de ténèbres sur leur cœur qui les empêche de voir cette Lumière.

Ensuite, il faudra demander à ces gens pourquoi il est rapporté du Prophète ‘alayhis salatu was salam : Selon Ibn ‘Abbas : « le messager d’Allah ‘alayhis salatu was salam est resté à la Mecque quinze années. Pendant les sept premières années, il entendait une voix et voyait une Lumière et ne voyait rien d’autre. Il resta encore huit années pendant lesquelles il recevait la révélation. Et il resta dix années à Médine. » [Rapporté par Mouslim ].

Pourquoi l’imam Hamid al Ghazali (radiAllâhu ‘anhu) dit à propos du cheminement et du dévoilement :

« Par la science du dévoilement, j’entends la Lumière jaillissant dans le cœur lorsque celui-ci est purifié. Cette Lumière éclaire maintes réalités sur lesquelles on avait jusqu’alors les idées confuses. Lorsque cela se produit, apparaît la véritable connaissance… ainsi que la contemplation de Visu qui ne laisse aucun doute. » [Ihyā’ ‘ulūm al-dīn, ch. 1. Abu Hamid al-Ghazali].

Pourquoi Sayiduna ‘AbdelQader al-Jilaniy qs dit :

« Le véridique (siddîq) voit par la Lumière d’Allâh –‘azza wa jall-, non pas par la lumière de ses yeux, ni par la lumière du soleil ou de la lune, car il s’agit là de la lumière d’Allâh commune à tous… mais plutôt il a une Lumière particulière que Allâh –‘azza wa jall- lui a donné, et cette Lumière ne lui parvient qu’après la mise en application parfaite de la Loi, c’est-à-dire du Coran et de la Sunna : il les met en application, et reçoit ensuite la Lumière de la Science. » [al-Fath al-Rabbâniy]

et pourquoi il dit aussi :

« Et le ‘Arif Rapproché (mouqarrab) donne une Lumière par laquelle (le disciple) voit son degré de Proximité au divin, ainsi que le degré de Proximité du divin par rapport à son cœur. Il voit les esprits des anges et des prophètes, ainsi que les cœurs des véridiques. Il voit leurs états et leurs degrés spirituels, et tout ceci du plus profond de leurs cœurs, par la pureté réalisée de leur Secret. Il se trouve dans un état d’extase perpétuelle vis-à-vis de son Seigneur. »

Moheïddine Ibn ’Arabiy (radiAllâhu ‘anhu) nous dit que la Risala que le Très-Haut agrée est celle de Muhammad ﷺ, de telle sorte que nul ne peut avoir accès à Son mystère que par l’intermédiaire du Prophète ﷺ et par la Contemplation de sa forme :

« Ne m’accuse pas de limiter l’immensité de la Science ou de t’en dénier l’accès. Ce dont je veux t’empêcher, c’est de rechercher et de recevoir la Science des mystères divins autrement que dans la Forme Mohammadienne et par la Vision de cette Forme, dont l’excellence l’emporte sur tout autre Vision »
[Al-Futûhât al-Makkiyya]

Nous disons, cette Contemplation est la Vision de la Forme Lumineuse du Prophète ﷺ autrement dit ; la Lumière Mohamadienne.

Pour appuyer ce que nous avançons, nous pouvons par exemple citer ces paroles de l’imam Ibn ‘Ajiba (radiAllâhu ‘anhu) à propos de la Vision du prophète ﷺ :
« Toute personne ayant vu le Prophète ﷺ en rêve fait partie de l’élite, toute personne l’ayant vu en état d’éveil dans son apparence charnelle fait partie de l’élite de l’élite. Et toute personne l’ayant vu en état d’éveil sous sa forme spirituelle Lumineuse fait partie de l’élite de l’élite de l’élite. »

Donc, ce que nous dit le Shaykh Ibn ‘Arabi est que l’accès aux mystères Divins et donc, à la Connaissance d’Allah (ma’rifa) n’est possible que par la contemplation de la Lumière Mohammadienne.

Au final, a ceux qui diffament la Lumière et ceux qui cheminent par celle-ci, l’Imam Junayd (qs) leur répond en ces termes :

« Si Allâh veut un bien pour le mourid, Il le guide vers le compagnonnage des soufis et le met à l’abri du compagnonnage des gens qui étudient les livres.

Au sujet de ces derniers, s’ils se contentent de mettre en valeur leur statut (de savant) et consacrent leur temps à réunir les choses de ce bas monde, sans s’en remettre pleinement aux Saints ni chercher à faire s’écrouler leur réputation et leur renommée… cela serait suffisant pour eux comme malheur (dans l’au-delà).

Mais si en plus de cela ils se permettent de dénigrer les Connaissant (‘arifin) sincères, sachez qu’Allâh –ta’ala– dit à leur sujet :

« Ils veulent éteindre avec leurs bouches la Lumière d’Allah, alors qu’Allah ne veut que parachever Sa Lumière, quelque répulsion qu’en aient les mécréants ».

Comment la poussière de leurs présomptions pourrait-elle éteindre les Lumières des Soleils des Attributs divins ? Des Lumières qui émanent du devant de leurs visages et de leurs joues rayonnantes. Leur fondement est solidement ancré dans le cosmos de l’Unicité et dans les cieux de la persistance par Lui.
Leur Lumière vient s’ajouter à la Lumière, parce que Allâh –ta’ala– est illimité, et que Ses Attributs le sont aussi. »

[Cité dans al-bahr al-madid fi tafsir al-Qor’an al-majid – ibn ‘Ajiba]

Pour résumer notre position et les fondements sur lesquels la tariqa Karkariya base son taçawwuf ; nous nous basons sur le soufisme de Junayd, Abu Hamid al Ghazali, Moheïddine Ibn ’Arabiy, Abdel qadir al Jilaniy, Ibn ‘Ajibah, Sîdî ibn ‘Atâ Allâh as-Sakandariy, Sîdî Aboû al-‘Abbâs al-Mursiy …
Visiblement ceux qui vous ont tenu de tels propos ne se basent pas sur ces ‘Awliya… Il serait donc bon de leur demander sur quels savants ils se basent pour justifier leur méthode de cheminement et leur allégations.

Après tous ces exemples, nous pouvons comprendre l’importance de cette Lumière pour celui qui désire cheminer vers Allah ta’âlâ et atteindre les sens profonds de la religion. Sans elle, les portes de la Vision intérieure et de la Science lui seront à jamais fermées… Al-Ghazali (radiAllâhu ‘anhu) est aussi très clair à ce sujet-là : « Celui dont l’œil intérieur n’est pas ouvert ne perçoit de la religion que l’écorce et l’apparence, non le fond et la réalité. » [Ihyâ’ ‘ulûm ad-dîn, Abu Hamid al-Ghazali].

Un Shaykh authentique est donc celui qui permettra, par la permission d’Allah ta’ala, l’ouverture de l’œil du cœur. Chacun est à présent à même de juger si les paroles de notre Sheykh (radiAllâhu ‘anhu) ont des points communs avec les paroles des grands Shoyoukh que nous venons de citer…

Pour rappel, notre Shaykh s’appelle Sîdî Muhammad Fawziy al-Karkariy son arrière-arrière-grand-père est Sîdî Muhammad ibn Qaddoûr al-Wakîliy al-Karkariy qui est le Shayh de Sîdî Muhammad ibn al-Habîb al-Boûzîdiy qui est lui-même les Shaykh de Sîdî Ahmad al-‘Alawiy, qu’Allah soit satisfait d’eux. Il faut savoir aussi que le grand-père de notre Shaykh est Sîdî Mawlây at-Tâhir (radiAllâhu ‘anhu). Il était disciple de Sîdî Ahmad al-‘Alawiy et était autorisé par celui-ci, à faire rentrer les nouveaux disciples de la tariqa Alawiya en khalwa et à les prendre en charge dans l’éducation spirituelle.

Il est dit dans le livre du Shaykh ‘Adda Bentounes « ar-rawdatu s-saniyah » : « Et parmi ces zawiya se trouve la zawiya du Sheykh de noble lignée, sîdî Mawlay at-Tâhir ibn Muhammad ibn al-Sheykh al-Kabîr sîdî ibn Qaddoûr al-Karkariy, qui se situe dans la ville de Tamsamân. Quant à sa venue à Moustaghânam, nous l’avons déjà abordé en évoquant sîdî Muhammad as-Saghîr ibn sîdî Mawlay at-Tayib, donc comme nous avons dit à propos de eux deux : ils ont l’autorisation de la part de al-‘Ustâdh (sîdî Ahmad al-‘Alawiy) dans le fait de donner le wird de la tarîqa, et le Sheykh sîdî Mawlay at-Tâhir a reçu en plus l’autorisation de prendre en charge la tarbiya des fouqarâ’ ainsi que de leur transmettre, au travers du dhikr (tadhkîr), les sciences spirituelles de la tarîqa. Et de fait, Allâh lui a certainement permis d’influer grâce à cela de la meilleure des manières, en formant des gens qu’Allâh avait prédestiné pour être les secoureurs de cette noble voie ainsi que pour être du nombre de ses enfants bien-guidés. » [ar-rawdatu s-saniyah, page 123]

Et plus loin: « Et même lorsqu’il était en présence de Mawlânâ al-‘Ustâdh (sîdî Ahmad al-‘Alawiy), quand on venait prendre la tarîqa et l’idhn de celle-ci, cela se faisait par la main du Sheykh sîdî Mawlay at-Tâhir ibn Muhammad al-Karkariy. » [ar-rawdatu s-saniyah, page 125].

Notre Shaykh informe le disciple recevant la Lumière en ces termes : « Si la Lumière vient à habiter le cœur, alors ce kachf char’iy a inévitablement lieu pour le serviteur et lui dévoile ainsi une part des secrets de la divinité. « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre » [sourate al-Noûr, verset 35].

  • La Lumière te dévoilera à propos de la Beauté resplendissante de ton bien-aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam). « Ô Prophète! Nous t’avons envoyé [pour être] témoin, annonciateur, avertisseur, appelant (les gens) à Allah, par Sa permission; et commeune lampe éclairante. » [sourate al-Ahzâb, verset 45/46].
  • La Lumière te dévoilera à propos des fruits véritables de l’adoration. Dans les Hadîth, on retrouve ainsi que : « La prière est une Lumière (Noûr) »« Le Jeûne est une Lumière (diyâ’) »« La patience est une Lumière (diyâ’) ».
  • La Lumière te dévoilera à propos de la réalité de la religion : « Est-ce que celui dont Allah ouvre la poitrine à l’Islam et qui détient ainsi une Lumière venant de Son Seigneur… » [sourate al-Zumar, verset 22], et le sens de « Islam » dans ce verset désigne la religion et non pas le degré spirituel.
  • La Lumière te dévoilera à propos de la réalité du Malakoût… et tu verras ainsi les Prophètes et les Messagers, les Saints, les Anges, le Paradis et l’Enfer… de manière à ce que tu accèdes à la certitude totale (al-yaqîn al-kâmil) et que tu connaisses ces choses comme elles sont réellement, et non pas seulement comme te le suggère ton esprit au travers de ce que tu peux entendre ou lire… »

Notre Shaykh nous a également expliqué dans l’un de ses cours hebdomadaires : « Lorsque le mourid rencontre un Shaykh éducateur qui projette dans son cœur cette Etoile de Lumière… il doit savoir que l’univers et tout ce qu’il contient, depuis le Trône jusqu’à ce qu’il y a de plus bas, se trouve réuni dans cette Lumière. Ne la néglige donc surtout pas, lorsqu’elle daigne se montrer à toi. Tu la vois petite… mais en réalité, c’est toi qui est petit, de par ton éloignement d’elle et de ses sens profonds… car si tu en étais proche, tu l’aurais vu elle avant de te voir toi-même ! Et si elle te dévoilait de sa Réalité, elle te brûlerait et te consumerait complètement, toi et tout ce que voient tes yeux.

Ce point de Lumière, que dans la tariqa Karkariya nous appelons lamha et qui se manifeste dans les cœurs du cheminant, réunit en son sein toute chose existante… Le Vrai –subhânahu wa ta’ala- fait référence à cela dans Sa Parole : « Notre ordre est une seule [parole]; [il est prompt] comme un clin d’oeil. (kalamhin* bil-bassar) » [s54.v50] (*ici on retrouve l’origine du mot lamha) Il nous est dit dans ce verset que tout le temps durant lequel l’humanité a vécu, vit et vivra, dans ce bas monde et dans l’autre, ainsi que tous les changements et les évolutions de notre univers, n’est équivalent pour le Vrai –ta’ala– qu’à « lamhin bil-bassar ». Et toi, ô cheminant, tu détiens en ton cœur cette lamha réunissant les cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve. Comment peux-tu donc la négliger !? » Fin de citation.

Le véritable Shaykh éducateur est donc celui qui fera don de la Lumière Mohammadienne à son disciple et ainsi que des Secrets. Mais concrètement, en quoi cette Lumière est-elle utile pour le disciple ?

Comme un disciple de la tariqa karkariya l’a expliqué dans l’un de ses articles, il y a trois façons de considérer le Coran selon les 3 « mondes ». Il y a tout d’abord le mulk (monde que vous voyez avec les yeux physiques) c’est alors le « kitâb mastoûr », c’est-à-dire un Livre écrit avec des lettres, sur des feuilles reliées entre elles dans un ordre précis. Ensuite, le malakout (monde que l’on peut voir avec celui de la vision intérieure, c’est celui des anges, des djinn, le monde de « l’invisible ») c’est le « kitâb marqoûm », et Allâh –subhânahu wa ta’ala- le mentionne ainsi : « un livre cacheté (kitâbun marqoûm) que peuvent voir les rapprochés. » [s83.v21]. Et enfin, le jabarout (monde dans lequel ne subsiste que la Lumière d’Allah ta’ala) c’est le « kitâb maknoûn », qu’Allâh –ta’ala- mentionne dans le verset : « Et c’est certainement un Coran noble, dans un Livre bien gardé (kitâbun maknoûn) que seuls les purifiés touchent » [s56.v77,78,79]. La science du Tassawwuf (soufisme) est donc cette science qui permet à l’être humain de se purifier jusqu’à atteindre ce « Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent » 

Par la lecture du Coran, le dhikr, les bonnes actions et la sincérité (pureté d’intention) le disciple devra, dans ce point de Lumière,  tenter de disparaître entièrement et ainsi atteindre ce «Livre bien gardé». Ils sont ceux qui perçoivent la Lumière divine, qui cheminent vers elle et y entrent, mais ne parvenant pas à demeurer dans une Lumière totale et exempte de toute forme de ténèbres, ils redescendent de ce maqâm pratiquement aussitôt, puis s’efforcent de plus belle afin d’y entrer une nouvelle fois : ceux-là sont al-moutatahhiroûn, c’est-à-dire « ceux qui recherchent la purification (de toute forme de ténèbres) ».

Par la grâce d’Allah, ceci est à portée de main ! Ce dont les Shoyoukh parlent n’est pas révolu mais disponible à qui désire sincèrement connaitre son Seigneur. Il suffit d’être musulman et de prendre ce pacte béni sous l’arbre de la silsila afin que soit déposé dans le cœur cette olive Lumineuse. Ces quelques comparaisons sont une forme de réponse à certaines personnes dans le soufisme qui nous catégorisent comme hors sunnisme et qui déconseillent la tariqa Karkariya… Au vu de ce qu’il vient d’être présenté dans ce modeste texte, on peut deviner la charge que ces gens auront à supporter au Jour du Jugement si ce que nous disons est vrai et que notre Shaykh fait effectivement don de la Lumière et des Secrets. Cependant, « Tout est d’Allah » et leurs comportements ne contribuent en fait qu’à confirmer la Parole d’Allah ta’ala : « Telle est la règle d’Allah appliquée aux générations passées. Et tu ne trouveras jamais de changement à la règle d’Allah. » [s43 v23].

En effet, comme nous l’avons déjà expliqué, l’ensemble des Shoyoukh authentiques, ont subis le même genre d’accusations. Pour donner un exemple, voici les paroles de Shaykh Ahmad al-Alawiy (radiAllâhu ‘anhu) :

Nous avons de la Lumière de la Vérité Lumière sur Lumière,
Allâh guide à la Lumière du Waliy celui qui en est digne

et ne sois pas étonné de tout cela, alors que ceci existait déjà bien avant nous,
une guidée vers le tahqîq dans les toutes premières communautés

Tous les gens avant nous furent rejetés pour ces mêmes paroles,
les jours passent et ils demeurent dans l’insouciance

C’est par ce comportement que, malgré eux, ils ajoutent crédibilité au waliy…Il fut également, à de nombreuses reprises, attribué à la tariqa Karkariya le prosélytisme à cause de sa da’wah et de la présence sur les réseaux sociaux. Ces détracteurs argumentent le fait que le Waliy doit être caché et que tout cela devrait se passer dans le secret.

Non seulement, ils ne se rendent pas compte de la Miséricorde d’Allah ta’ala qui fait que notre Shaykh donne l’autorisation aux disciples d’avertir la oummah du lieu où se trouve cette Lumière à notre époque mais en plus, ils nient les méthodes utilisées par les grands Maîtres de la voie pour appeler les gens à leur Lumière. Devons-nous rappeler que chacun a utilisé les moyens disponibles à son époque pour répandre le message aux plus grand nombre ?

Ont-ils oublié que le Shaykh Ahmad al-Alawiy (radiAllâhu ‘anhu) fondait en Janvier 1923 son hebdomadaire appelé « Lissan ad-Din » ? Et c’est le 22 novembre 1924, que, par le truchement de son cousin ‘Abdalaqadir et de Salah Bendimred , il acheta une imprimerie. Ainsi le Maître eut le loisir de fonder un autre hebdomadaire (al-Balagh al-Jazaïri) en 1926.

Ont-ils oublié que le Prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam) a envoyé des émissaires aux Byzantins, aux Perses, à l’empereur Négus, qu’Allah lui fasse miséricorde, au souverain d’Egypte et chacun des émissaires devaient apporter une lettre écrite par le Prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam) ? « Le Prophète demanda à ses compagnons : « Qui est prêt à porter ma lettre à l’empereur de Byzance et à recevoir le Paradis en retour ? » Un homme demanda : « Même s’il rejette le message ? » Le Prophète confirma que la récompense serait le Paradis même si Héraclius rejetait le message. Dihya prit alors la lettre et partit pour la capitale de l’empire byzantin. ». Regardez la récompense de celui qui transmet le message… Comment pouvons-nous alors reprocher aux disciples de la tariqa Karkariya de transmettre le message de la Lumière, et d’appeler avec ardeurs les gens à la rencontre de notre Prophète Bien-aimé (sallAllahu ‘alayhi wa sallam)…

Chaque personne ayant lu ce message est libre de faire son choix en fonction de ce qu’elle désire… Si elle veut continuer à vivre sa religion de manière superficielle et de surface comme nous le dit l’Imam Ghazali (radiAllahu’anhu), qu’il nie ce qu’il vient de lire et continue à vivre comme il l’a toujours vécu. « Or, personne ne portera le fardeau de l’autrui. Et si une âme surchargée [de péchés] appelle à l’aide, rien de sa charge ne sera supporté par une autre même si c’est un proche parent. Tu n’avertis en fait, que ceux qui craignent leur Seigneur malgré qu’ils ne Le voient pas, et qui accomplissent la Salat. Et quiconque se purifie, ne se purifie que pour lui-même, et vers Allah est la destination. L’aveugle et celui qui voit ne sont pas semblables. Ni les ténèbres et la lumière. Ni l’ombre et la chaleur ardente » [Sourate 35 versets 18 à 21].

Ô vous qui accomplissez la salat et qui craignez votre Seigneur alors que vous ne Le voyez pas, nous appelons à la vision intérieure de Celui-ci ! Si vous acceptez ce message et que vous prenez le pacte alors, insha’Allah, vous vous purifierez afin d’atteindre ce « livre bien gardé que seul les purifiez touchent » et cela n’est que pour vous-même car nulle ne portera votre fardeaux à votre place. Vous êtes à présent prévenu que l’aveugle et celui qui voit ne sont pas semblable. Tout comme les ténèbres et la Lumières. A chacun de décider si, au Jour du Jugement, nous voulons être sous Son Ombre ou à la chaleur ardente…

Que celui qui doute se déplace à l’instar de Salman al-Farisi, qu’Allah lui fasse miséricorde, qui voyagea de Perse jusqu’à Médine pour rencontrer le Prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam). Le voyage que vous entreprendrai, insha’Allah, ne sera pas une perte car « Les actions ne valent que par les intentions et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire.  Celui qui émigre pour Dieu et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Dieu et Son Messager. Et celui qui émigre pour acquérir des biens de ce bas-monde ou pour épouser une femme, son émigration ne lui sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré » [Hâdith rapporté par AI-Bukhârî et Muslim].

Enfin, nous conclurons ce texte par le tasfir du Shaykh ibn ‘Arabi (qaddas Allâhu sirrahu) de ce verset : « Les regards (absâr) ne peuvent Le saisir, cependant qu’Il saisit tous les regards. Et Il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur. Certes, il vous est parvenu des preuves évidentes (basa’ir), de la part de votre Seigneur. Donc, quiconque voit clair (yabsur), c’est en sa faveur; et quiconque reste aveugle, c’est à son détriment, et je ne suis nullement chargé de votre sauvegarde. » [s6.v103/104].

« « les regards ne peuvent Le saisir » veut dire que les regards ne peuvent Le cerner, car il est al-Latîf (le Doux), et Sa Majesté ne permet pas cela… Comment le pourraient-ils, alors qu’ils ne sont pas même capables de cerner leur propre nafs ? « cependant qu’Il saisit tous les regards » de par le fait qu’Il cerne toute chose par la Douceur. « il vous est parvenu des preuves évidentes » des signes clairs, c’est-à-dire des manifestations de Ses Attributs sous forme d’images, qui sont les Lumières de la vision des cœurs. La Basîra est une Lumière par laquelle le cœur voit, de la même manière que al-basar désigne une lumière (comme la lumière du jour) par laquelle les yeux voient. « quiconque voit clair » quiconque devient doté de Basîra, alors les bénéfices de cette dernière et la guidée (qui l’accompagne) sont en sa faveur, quant à celui qui en sera voilé, le tort et le méfait causé par son voilement ne revient à personne d’autre que lui-même. » [Tafsîr al-Qor’ân – ibn ‘Arabi]

Qu’Allah nous pardonne nos fautes et nos manquements et qu’Il bénisse notre Shaykh Sidi Mohammed Fawzi al-Karkariy, porte de la Cité de la Science, Amin.