و على اله و اصحابه أجمعين
Il s’agit de la sunna des vertueux, de la passion des pieux, du vêtement des Connaissant… c’est le signe du mourid sincère dans sa quête du divin, éteint dans l’Amour de son Sheykh et en qui il ne subsiste plus aucune volonté.
Ce vêtement est le symbole de la renonciation et de la remise de tout son être entre les mains du Sheykh ‘ârif bi-Llâh accompli (kâmil) dans tout ce qui concerne le mourid, et ce afin qu’il lui fasse voir et découvrir les défauts de sa nafs ainsi que ses différents degrés, en recherchant la purification et l’élévation de la nafs ammâra (qui enjoint au péché) vers la nafs lawwâma (qui regrette profondément), puis vers la nafs mutma’inna (appaisée), puis vers la nafs râdiya (satisfaite), puis vers la nafs mardiya (objet de la satisfaction), puis vers la nafs râji’at ilâ rabbihâ (retournant vers son Seigneur).
Et il fut dit également que celui qui n’aura pas vu de muflih (grand gagnant) ne saurait accéder à son tour à la grande réussite… et que celui qui n’a pas de Sheykh, en réalité Iblîs est son sheykh.
Quel serait donc l’état de celui qui aurait appris un métier manuel sans maître ? En général l’arbre qui pousse de lui-même ne donne pas de fruits consommables, et même s’il en donnait, ces fruits n’atteindraient en aucun cas la qualité de ceux cueillis dans un jardin dont on prend soin.
Selon Abi Houreyra (radiAllâhu ‘anhu), le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit : « La foi est de soixante-dix et quelques, ou bien soixante et quelques parties, la meilleure d’entre elles est la parole « lâ ilâha illa Allâh », la moins élevée consiste en le fait d’éloigner ce qui se trouverait de gênant en travers du chemin, et la pudeur est une partie de la foi. » [Sahîh Muslim, 54]
La partie la moins élevée d’entre les parties de la foi consiste donc en le fait de retirer ce qui gêne en travers du chemin vers le divin, et il n’est pas de plus grand nuisible que la nafs qui se trouve en toi : elle est même l’ennemi d’entre les ennemis. Tiens en toi donc au fait d’éloigner son mal, et sache qu’il n’est pas de chose plus pénible à la nafs que de se voir chuter dans l’estime que les gens ont d’elle… C’est la raison pour laquelle, dans notre Tariqa, la mouraqqa’a fait partie des fondements de l’éducation spirituelle (tarbiya) de l’aspirant.Allâh (ta’âlâ) a dit : «Ô toi, le revêtu d’un manteau ! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les. »[s 74, v 1 à 4]
Comment donc tes invocations seraient-elles exaucées alors que tes habits ne sont que Harâm ? La véritable parure de tes actions se manifeste ainsi sur toi. Les anges ne rentrent pas dans une maison où se trouve un chien, comment donc pourraient se trouver en toi les Lumières divines alors même que ton corps est couvert de Harâm ? Retire donc tout habit et revêt le vêtement de la piété.Allâh (ta’âlâ) dit : «Et c’est Lui qui vous fit de la nuit un vêtement, du sommeil un repos et qui fit du jour un retour à la vie active »[s25.v47]
[Huliyat ul-Awliya de Abiy Na’îm, 6355]