بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
Tafsîr sourate al-Hujurat
Les Appartements
Il s’agit d’un tafsîr réalisé par notre Shaykh, Sidi Mohamed Faouzi Al-Karkari (qu’Allâh sanctifie son secret), retranscrit et reformulé par les fuqaras.
« Ô vous qui avez cru! Ne devancez pas Allah et Son Messager. Et craignez Allah. Allah est Audient et Omniscient »
Dès le commencement de la sourate, Allâh – Exalté soit-Il – s’adresse aux personnes ayant atteint la station de la foi. Il est en effet clairement indiqué « amanoo », et non « Ô vous les musulmans ! ». Allâh – Exalté soit-Il – demande ainsi aux croyants de ne pas devancer Allâh et son Messager (salla Allahu ‘alayhi wa salam), c’est-à-dire qu’il ne faut pas dépasser les limites que la châri’a imposent.
De ce fait, le soufi, nous enseigne notre Shaykh, est une personne qui prend les textes sacrés sous une lecture littéraliste, sans y ajouter une interprétation quelconque.
Les savants exotériques utilisent beaucoup l’interprétation et l’un des exemples que l’on peut citer est le sens donné au verset 115 de la sourate al-Baqara (la Vache) : « A Allah seul appartiennent l’Est et l’Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face d’Allah est donc là, car Allah a la grâce immense; Il est Omniscient ». Nous disons qu’il s’agit de l’essence, mais les savants à force d’interprétation ont conclu qu’Il – Exalté soit-Il – était autour de nous par Sa Science.
Puis notre Shaykh a rebondi sur le nombre et le type de sunnas existantes qui sont au nombre de trois :
- la sunna de la parole
- la sunna des actes
- la sunna de la non-interdiction.
Concernant la sunna de la non-interdiction, elle constitue en réalité une miséricorde. L’illustration de cette sunna se trouve dans un hadith où il est rapporté que la mère des croyants, ‘Aicha (qu’Allâh soit satisfait d’elle), écoutait les éthiopiens danser et chanter le jour d’une fête, devant le Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam) lui-même, sans qu’il ne le leur interdise.
Il (salla Allahu ‘alayhi wa salam) demanda : « que disent t-ils ? » et les gens répondirent : « Ils disent en chantant : Mohammed est un serviteur pieux… ». Il laissa l’évènement se poursuivre, ce qui prouve sa non-interdiction.
Que le musulman veille donc à appliquer la sunna, même s’il ne la comprend pas.
« Ô vous qui avez cru! N’élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec les autres, sinon vos œuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte ».
Il faut en permanence s’interroger sur le fait qu’une prescription vienne du Prophète ou du Messager (salla Allahu ‘alayhi wa salam). Lorsque la prescription provient du Messager, cela se réfère aux Lois divines et donc au Coran. S’il s’agissait de ne pas élever notre voix au-dessus du Messager, cela voudrait dire qu’il ne faut pas aller au-delà du Coran et tout ce qu’il prescrit. Cependant, dans ce verset, c’est le statut du Prophète qui est cité.
Le Prophète est suscité pour le rappel, en suivant la loi antérieure apportée par un Messager ou la sienne s’il est lui-même Messager. « Nabiy » (Prophète en arabe) provient du terme « naba » qui signifie rappel. Ce rappel se base sur la risala (le Message). N’élèves donc pas ta voix au-dessus de celle du Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam) et applique la sunna sans la contester. Nous avons d’ailleurs un exemple concret avec la barbe qui est sunna mais que certains refusent en important leurs propres traditions.
Les savants ont classé la sunna par ordre d’importance en plaçant celle des actes en première position, suivie par celle de la parole et enfin celle de la non-interdiction.
Notez que chez les Ahlul Allah (les gens d’Allâh) c’est la sunna de la parole qui devance les autres.
Pour appuyer cette prévalence, nous pouvons remarquer que les actes du Prophète (salla Allah ‘alayhi wa salam) ne peuvent pas tous être suivis par les hommes. Il s’est par exemple marié avec plus de quatre femmes ou jeûnait sept journées consécutives sans manger… Il y a donc des éléments dans la sunna des actes qui sont propres au Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam). Quant à la sunna de non-interdiction, il s’agit d’une miséricorde. Les compagnons ont voulu tuer le bédouin après qu’il ait uriné dans la mosquée et pourtant le Prophète s’opposa à leur intention, demandant tout simplement de verser de l’eau par-dessus.
Pour conclure, le tâfsir de ce verset comprend que lorsqu’on lit le coran ou qu’on entend « Le Messager d’Allâh a dit », il faut garder le silence, ne pas élever la voix ou être distrait pas autre chose (comme le téléphone par exemple). Autrement on aura élevé la voix au-dessus du Messager.
« Ceux qui auprès du Messager d’Allah baissent leurs voix sont ceux dont Allah a éprouvé les cœurs pour la piété. Ils auront un pardon et une énorme récompense »
Les pieux qui ont un pardon et une récompense immense n’ont pas élevé la voix au-dessus de celle du Messager (salla Allahu ‘alayhi wa salam). Celui qui faisait du dhikr à voix haute, en prenant la Lumière, s’est vu faire du dhikr à voix basse, concentré sur son for-intérieur au point où il ne s’entend plus lui-même. C’est en ce sens qu’Il – Exalté soit-Il – dit : « Allah a éprouvé les cœurs pour la piété ».
« Ceux qui t’appellent à haute voix de derrière les appartements, la plupart d’entre eux ne raisonnent pas ».
Par amour et respect, on doit parler au Messager d’Allâh (salla Allahu ‘alayhi wa salam) uniquement lorsqu’il se trouve devant nous, dans notre champs de vision. Les compagnons (qu’Allâh soit satisfait d’eux) passaient souvent devant les appartements du Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam), le visitant et lui parlant uniquement lorsqu’ils le voyaient. Dans le cas contraire, ils ne se permettaient pas de le déranger.
Le sens caché de ce verset vise ces nombreuses personnes qui s’exclament haut et fort « O Messager d’Allâh », « Ô Prophète je t’aime », alors qu’ils ne le voient pas. C’est ces personnes qui appellent de derrière les appartements.
« Et s’ils patientaient jusqu’à ce que tu sortes à eux, ce serait certes mieux pour eux. Allah cependant, est Pardonneur et Miséricordieux »
Les compagnons comme nous le disions, attendaient de voir le Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam). Et le sens caché de ce verset renvoie au disciple qui doit attendre que la Lumière du Prophète (salla Allahu ‘alayhi wa salam) se manifeste dans son cœur pour s’exclamer et prier pour lui.