بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Tafsir ibn ‘Ajiba[s35.v19/22]

« L’aveugle et celui qui voit ne sont pas semblables, ni les ténèbres et la Lumière, ni l’ombre et la chaleur ardente. De même, ne sont pas semblables les vivants et les morts. Allah fait entendre qui Il veut, et toi, tu ne peux faire entendre ceux qui sont dans les tombeaux. » [s35.v19/22].

« Le Vrai –jalla jalâluh– dit « L’aveugle et celui qui voit ne sont pas semblables » c’est-à-dire que le mécréant et le croyant, ou que l’ignorant et le Savant, ne sont pas semblables.
« ni les ténèbres » de la mécréance et de l’ignorance « et la Lumière » de l’Imân et de la Connaissance (ma’rifa« ni l’ombre » des délices du Paradis « et la chaleur ardente » du feu brûlant de l’Enfer. « De même, ne sont pas semblables les vivants et les morts » il s’agit là d’un autre exemple qui est donné des croyants et des mécréants, plus éloquent encore que le premier. C’est la raison pour laquelle le verbe (en arabe : yastawi, être égal) est répété. Et à chaque fois, si la négation (lâ / ni) est répétée, c’est pour en appuyer la force (ta’kîd). […] « Allâh fait entendre qui Il veut » Il fait entendre la guidée et permet la compréhension de Ses versets à qui Il veut. « et toi, tu ne peux faire entendre ceux qui sont dans les tombeaux » Il compare ici les mécréants à des morts, du fait que ce qu’ils entendent ne leur est aucunement bénéfique. Cela marque la gravité de leur surdité. Ceci veut dire que Allâh –ta’ala– sait qui entre en Islâm, Il sait qui n’y entre pas, et Il guide qui Il veut. Quant à toi, leur état demeure pour toi occulté. Tu es plein de sollicitude pour un peuple qui de toute façon est abandonné à son propre sort, mets les donc en garde comme on met en garde les morts dans leur tombe.

Indications ésotériques : « L’aveugle », celui qui ne voit que l’apparence physique des choses « et celui qui voit » : celui qui est doté de vision intérieure lui permettant de contempler le Créateur, et de ne pas s’en tenir aux apparences physiques « ne sont pas semblables » « ni les ténèbres » les péchés, l’insouciance et toutes les perceptions sensorielles « et la Lumière » de l’éveil et de la Connaissance. « ni l’ombre » la douceur de l’agrément divin et de la remise totale (en Lui) « et la chaleur ardente » de la faculté qu’on a de choisir et élaborer plans et actions. »

[al-bahr al-madid fi tafsir al-Qor’an al-majid – ibn ‘Ajiba]