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Les Tafsir de l’Imam Ahmad ibn ‘Ajiba

Sourate al-Moujâdalah, verset 11

Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit: « Allah élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ».

Sidi Ahmad ibn ‘Ajîba (qaddasAllâhu sirrahu) a dit concernant le tafsîr de ce verset :
« Allâh élève ceux qui ont reçu le savoir quant à l’Essence divine (adh-dhât), par voie du dévoilement (kachf) et de la vision (mouchâhada), de 700 degrés au dessus du savant connaisseur de la charî’a, qui lui-même est élevé au dessus de l’ignorant de 700 degrés. Allâh élève donc le savant au dessus de l’ignorant de 700 degrés, et Il élève le ‘ârif bi-Llâh (connaisseur d’Allâh) au dessus du savant de 700 degrés. Les gens sont donc divisés en quatre catégories: la plus élevée est celle des awliya’ et des ‘ârifoûn bi-Llâh, ensuite les savants, ensuite les Sâlihoûn (les pieux) et enfin le commun des croyant. Le terme «awliya’» renvoie ici à une personne qu’Allâh aura honorée en la faisant rencontrer un Sheykh de tarbiya, jusqu’à ce qu’il connaisse le maqâm (station) du fana’ (extinction) et du baqa’ (persistance), lui hôte le voile de la création et lui en fasse voir le Créateur, ceux-là sont les rapprochés (mouqarraboûn) et les véridiques (siddîqoûn). Le terme «savants» renvoie quant à lui ceux qui mettent en pratique leur savoir et vouent leur culte exclusivement à Allâh. »

Sidi Ahmad ibn ‘Ajîba (qaddasAllâhu sirrahu) rajoute ensuite: « Certains ont rajouté, concernant la prévalence du ‘ârif sur le savant, [littéralement]: Le ‘ârif est au dessus de ce qu’il dit, tandis que le savant est en dessous (de ce qu’il dit). C’est-à-dire que le ‘ârif, lorsqu’il parle d’un maqâm parmi les maqâmât du yaqîn, il parle de choses qu’il voit, ressent et vit réellement, tandis que le savant l’explique en décrivant à partir des récits qui lui sont parvenus. De même, le savant t’enjoint à l’action tandis que le ‘ârif te fait sortir des illusions de l’action, oh toi qui n’es que fanâ’. Le savant te charge de la science des responsabilités incombant à tout musulman tandis que le ‘ârif t’apaise par les visions de ce qui mène à la connaissance du Créateur. Le savant te fait connaître la science des livres tandis que le ‘ârif te fait connaître l’Essence (dhât) de al-Hayy al-Qayyoûm. Le savant t’enjoint à la mise en œuvre des causes tandis que le ‘ârif t’indique l’Initiateur des causes. Le savant t’indique la prise en considération des wasâ’it (les Messagers, les Prophètes, les saints…) tandis que le ‘ârif te guide à Celui qui actionne ces wasâ’it. Le savant te met en garde contre le fait de s’en tenir aux apparences trompeuses tandis que le ‘ârif te met en garde contre le fait de t’en tenir à la vision des Lumières: plutôt il te mène jusqu’à te fondre dans Hadrat ul-asrâr. Le savant te met en garde contre le shirk apparent, tandis que le ‘ârif te débarrasse du shirk caché, intérieur. Voilà ce qu’on peut citer d’entre les exemples qui différencient le savant du ‘ârif, et il en existe d’autres. »