بسم الله الرحمن الرحيم
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Tafsir de l’Imâm at-Tabarîy

Sourate Al-Ma’ida, verset 97

Allâh (subhânahu wa ta’âla) a dit en ce sens: « Allah a institué la Ka’aba, la Maison sacrée, comme un lieu de rassemblement pour les gens. (Il a institué) le mois sacré, l’offrande (d’animaux,) et les colliers [qalâ’id], afin que vous sachiez que vraiment Allah sait tout ce qui est dans les cieux et sur la terre; et que vraiment Allah est Omniscient » [sourate al-Ma’ida, verset 97].

L’Imâm at-Tabarîy a dit dans son tafsîr de ce verset : « Allâh a institué ces quatre bonnes choses pour les gens, bonnes dans le sens où elles sont justes : en arabe, pour reprendre l’expression qui nous intéresse ici, al-qawâm lich-chay’ désigne ce qui permet de rétablir, remettre en état ou améliorer une chose. Ainsi on dit que le roi est qawâm par rapport aux gens dont il a la charge du fait qu’il est le planificateur de leurs affaires et qu’il constitue un obstacle entre ceux d’entre eux qui voudraient du mal à d’autres. C’est donc ainsi que la Ka’ba, le mois sacré, l’offrande d’animaux et les colliers (qala’id) ont été institués pour préserver le bon déroulement du pèlerinage des arabes durant l’époque préislamique. Aujourd’hui toutes les quatre constituent pour les musulmans des repères et des étapes du pèlerinage par lesquels ils accomplissent ce qui leur a été rendu obligatoire.

Allâh fit de ces quatre choses pour les gens de l’époque préislamique des symboles sacrés et inviolables, de telle sorte qu’un homme ayant commis les pires crimes n’avait rien à craindre tant qu’il était dans l’enceinte sacrée du pèlerinage. Et de même à cette époque, si un homme rencontrait le tueur de son propre père au cours d’un mois sacré, il ne l’approchait pas. Et également, à cette époque si un homme sortait avec l’intention d’accomplir le pèlerinage, il mettait à son cou un collier de poil d’animaux (moutons ou autre) qui indiquait aux gens son intention d’accomplir son devoir religieux et ainsi personne ne lui causait de tort. Une fois le pèlerinage accompli, sur le chemin du retour, il mettait à son cou un collier fait de tiges d’une plante grasse ou de branches d’un arbre désertique nommé en arabe as-samur, et la vue de ce collier empêchait toute personne de lui causer du tort jusqu’à ce qu’il rejoigne les siens. Ce sont donc là les codes inviolables qu’Allâh a préservé au sein de la société préislamique. »

[tafsîr jâmi’ ul-bayân fî tafsîr il-qur’ân – at-Tabariy]