بسم الله الرحمن الرحيم
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La vision des yeux et la Vision du Cœur

Al-basar dans le vocabulaire de la Tariqa Karkariya :
Il s’agit de ce qui permet de percevoir visuellement les éléments du monde physique restreint et limité. C’est par la vision des yeux (al-basar) que l’on peut regarder et observer les choses créées, et par elle que l’on perçoit l’opacité des éléments physiques qui nous cernent, car ces derniers ne sont en réalité qu’un miroir dans lequel se reflète le monde Humain (nâssoûte).

Al-basîra dans le vocabulaire de la Tariqa Karkariya :
Il s’agit de l’œil du cœur illuminé par la Lumière incréée et découlant des domaines de l’inconnaissable (ghayb), lui-même issu du monde Divin (lâhoûte), et perçu au travers du chas de l’aiguille de la Toute-Puissance divine (qudra), vers le monde Humain (nâssoûte).

Al-basar est l’entité essentielle du monde physique, et al-basîra l’entité essentielle de al-basar, ou dit autrement, l’œil de l’œil. Al-Basîra, est ce qui perçoit les choses selon leur réalité, bien au-delà de dépendre ou d’être assimilée à la pupille ou à l’iris de l’œil. Elle transcende les apparences physiques des mondes finis. Al-Basar désigne ainsi donc ce qui saisit le monde fini et limité, tandis que al-Basîra est ce qui saisit l’infini et absolu.

La vision des yeux souffre d’une multitude de défaillances que Sidi Abou Hâmid al-Ghazâliy (radiAllâhu ‘anhu) a recensé dans son ouvrage « Mishkâte al-Anwâr » :
« Sache que la lumière (physique) propre aux yeux est caractérisée par diverses formes de défaillances :
Elle permet de percevoir autrui, mais pas de se percevoir elle-même. Elle ne permet pas de distinguer ce qui est trop proche, ni ce qui est trop lointain. Elle ne permet pas non plus de percevoir au-delà d’un obstacle opaque. Elle distingue la partie apparente des choses, mais pas ce qui en est caché. Elle ne permet de voir qu’une partie des choses existantes, et non toutes. Elle ne perçoit que des choses finies, mais ne peut percevoir ce qui n’a pas de fin. Elle commet de multiples erreurs dans ce qu’elle saisit, pouvant ainsi voir ce qui est grand comme étant petit, ce qui est loin comme étant proche, ce qui est immobile comme étant en mouvement, ou inversement. Ce sont là sept défaillances intrinsèques et indissociables de la vision des yeux.

Sache cependant qu’il y a dans le cœur de l’Homme un œil qui n’est pas concerné par les défaillances susmentionnées : il s’agit de ce que l’on nomme tantôt intellect, tantôt l’esprit, ou bien encore l’âme de l’Homme. Mais laisse de côté les mots, car chez celui qui manque de clairvoyance, leur multiplication fait croire qu’ils renvoient à une multitude de choses différentes. Ce que nous visons par cet œil, c’est ce par quoi l’on distingue entre l’Homme doué de raison et l’enfant non sevré, l’animal ou le fou. Et l’unanimité étant établie quant au fait de le désigner comme étant l’intellect (‘aql), nous ferons de même.

Nous disons donc que l’intellect est plus en droit d’être nommé Lumière que l’œil oculaire percevant le monde physique, du fait justement qu’il est exempt des sept défaillances précitées :
En effet, l’œil physique n’est pas capable de se percevoir lui-même, à la différence de l’intellect qui saisit autrui mais également ses propres caractéristiques, par exemple lorsqu’il se considère lui-même comme étant connaissant ou capable d’une chose. Il atteint la connaissance de lui-même, il atteint sa connaissance par sa connaissance de lui-même, et la connaissance de sa connaissance par sa connaissance de lui-même, et ainsi de suite jusqu’à l’infini. Mais il s’agit ici de quelque chose qu’il serait inenvisageable de saisir par quelque moyen technique physique que ce soit, et se cache derrière cela un Secret dont l’explication serait longue.

Deuxièmement, nous disions que l’œil physique ne voit ni ce qui est trop éloigné, ni ce qui est trop proche de lui, tandis qu’il est égal à l’intellect que l’objet considéré soit lointain ou proche. Il s’élève en un clin d’œil au plus haut des degrés célestes, et il descend en un seul instant jusqu’au plus profond des terres… Et même, s’il atteint l’accomplissement spirituel, il réalise alors que sa nature sanctifiée transcende toute notion de proximité et d’éloignement, lesquelles sont propres aux corps physiques. Il s’agit là de l’archétype de la Lumière d’Allâh, or l’archétype ne saurait être exempt de toute analogie ou similitude, même si la ressemblance n’est jamais entièrement exacte… peut-être que ceci stimulera ta perspicacité vers la compréhension du Secret de sa parole ﷺ : « Certes, Allâh a créé Adam à Son image », mais je ne juge pas adéquat de plonger en cela pour le moment.

Troisièmement, nous disions que l’œil physique ne peut voir au-delà d’un obstacle opaque. L’intellect (‘aql) quant à lui influe à sa guise sur al-‘Arch et al-Kursi, sur ce qu’il y a au-delà des voiles célestes, sur l’assemblée suprême (al-mala’ al-a’la) ainsi que sur le Malakoûte des Noms divins, de la même manière qu’il influe sur le monde qui lui est propre. Et en évoquant son royaume proche, je me réfère à son propre corps… Et affirmons même que l’ensemble de toutes les réalités ésotériques ne saurait être voilé de l’intellect. Quant au voile qui couvre cet intellect, lorsqu’il le couvre, ce n’est que dans un rapport de lui-même à lui-même, et ce en raison de caractéristiques (sifât) qui lui ressemblent et qui viennent annuler le voile cachant l’œil de lui-même, lorsque les paupières se ferment…

Quatrièmement, nous disions que l’œil physique ne distingue que ce qui apparait des choses, leur superficialité, mais qu’il est incapable de percevoir ce qui en est caché. Ou plus explicitement : l’œil physique saisit les formes apparentes des choses, mais pas leurs réalités ésotériques (Haqâ’iq). Quant à l’intellect, il a la faculté de pénétrer au plus profond des choses, vers les secrets qu’elles renferment, saisissant leurs réalités ésotériques et leur esprit, percevant leur raison d’être, leurs défaillances et leurs limites, le rôle qu’elles ont à jouer, la sagesse pour laquelle elles sont…

Cinquièmement, nous disions que si l’œil physique perçoit une partie des choses existantes, il est en revanche incapable de percevoir l’ensemble tout ce que saisit l’intellect, et une bonne partie de ce qui est physique : les sons, les odeurs, les goûts, la chaleur, le froid, et d’une manière générale, ce que perçoivent les sens physiques que sont l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. De plus, il est également absolument incapable de percevoir les caractéristiques internes à l’Homme à l’instar de la joie, l’allégresse, la tristesse, le chagrin, la douleur, la jouissance, le désir, l’envie, la capacité, la volonté, la connaissance, et ainsi de suite. L’œil physique a donc en vérité un champ d’action très limité, qui ne va pas au-delà de la perception des couleurs et des formes, soit le niveau le plus bas de ce qui peut être perçu des choses existantes. Car les corps physiques ne constituent, fondamentalement, que ce que l’existence a de plus insignifiant, sans valeur, les couleurs et les formes de ces corps n’étant que les plus insignifiantes de leurs caractéristiques. L’existence toute entière relève en vérité du domaine de l’intellect, car c’est lui qui saisit les composantes de cette existence : aussi bien celles que nous connaissons que celles que nous ne connaissons pas, ces dernières étant bien plus nombreuses que les premières. L’intellect a ainsi donc la capacité d’influer sur l’ensemble de ces composantes de l’existence, établissant avec certitude et véracité un statut sur chacune d’entre elles. Les secrets les plus cachés sont pour lui apparents, et les sens les plus profonds dévoilés. Quel lien ou quelle relation pourrait-on donc reconnaître entre l’œil physique et la réalisation du Nom divin la Lumière (al-Noûr) ? Au contraire ! l’œil physique n’a de lumière que dans la mesure où il est associé à autre que lui-même, mais en vérité n’est que ténèbres par rapport à lui-même. Ou plutôt, disons que cette lumière qu’il perçoit n’est en réalité qu’un de ses espions. Cette dite « lumière » (celle qu’on voit à l’œil nu) n’est liée qu’aux plus insignifiantes composantes de l’existence, à savoir les formes et les couleurs, dont elle fait remonter les informations à l’œil physique. L’œil physique juge alors de l’existence en fonction de ce que lui permet de saisir sa vision, appuyé et soutenu en cela par les cinq sens. Cet œil a de plus des soutiens intérieurs et cachés, à l’instar de l’imagination, l’illusion, la pensée, la méditation, la mémorisation… derrière lesquels se trouvent d’autres soutiens, des soldats, mis à son service dans le monde qui lui est spécifique. L’œil recourt à ces soldats et les utilise à l’image d’un roi qui utiliserait ses sujets, et même plus despotiquement encore. Mais l’explication de tout ceci serait trop longue…

Sixièmement, nous disions que l’œil physique ne peut pas percevoir ce qui est infini. Il ne perçoit que les caractéristiques des corps matériels, lesquels ont la particularité de ne se présenter que sous des formes finies. L’intellect quant à lui perçoit les informations caractérisant les choses, or les informations en elles-mêmes ne sauraient être perçues sous des formes clairement délimitées. Effectivement, si l’on considère les sciences exactes, les informations reçues ne sont que des informations finies, cependant la science même dont il est question est considérée comme infinie et sans limite. Et si tu veux de cela un exemple explicite, prenons celui des chiffres : on saisit et on cerne bien les nombres, bien qu’ils n’aient pas de fin. On connaît même leur résultat lorsqu’ils sont multipliés les uns aux autres, toutefois sans jamais pouvoir en concevoir de limite. On connaît également les résultats de l’addition de certains nombres à certains autres, mais toujours sans pouvoir en concevoir de limite. Disons alors que de ce fait, on saisit certaines informations des nombres sans pouvoir leur attribuer de considération finie. Ou dit autrement, on atteint cette connaissance par l’intermédiaire de choses. Et on atteint la connaissance par la connaissance que nous permet d’atteindre la chose. Et on atteint la connaissance de sa connaissance par sa connaissance.

Septièmement, l’œil physique perçoit comme gros ce qui est en réalité petit. Par exemple, le Soleil est perçu de la taille d’un écu, et les étoiles sont perçues comme comparables à quelques dinars éparpillés sur un fond bleu. L’intellect quant à lui saisit parfaitement que les étoiles et le Soleil sont de tailles largement supérieures à celle de la Terre. L’œil physique considère les étoiles comme statiques… ou pour aller plus loin encore, l’œil physique voit l’ombre qui s’étend devant lui comme statique ; de même qu’il ne voit pas que l’enfant est en train de grandir. L’intellect, lui, saisit parfaitement que l’enfant évolue et est en croissance constante. Il sait que l’ombre ne cesse de bouger. Il sait que les étoiles se déplacent à chaque instant de distances considérables. Le Bien-Aimé ﷺ dit ainsi à Jibrîl (‘alayhi s-salâm) : « « Le Soleil a-t-il disparu ? » Ce à quoi il répondit : « Non, oui. » Il dit : « Comment cela ? » Et Jibrîl répondit : « Depuis l’instant où j’ai dit non, jusqu’à celui où j’ai dit oui, il a bougé d’une distance de 500 ans. » Les types d’erreurs que commet l’œil sont nombreux, tandis que l’intellect, ou la vision intérieure (al-basîra), est exempt de ces erreurs. » [1].

Ainsi et malgré toutes ces défaillances que cumule la vision physique (al-basar), si la Luminosité de la vision intérieure (al-basîra) venait à se renforcer et à s’intensifier, alors elle recouvrirait et purifierait la vision physique de sa perception du monde. La vision accèderait ainsi, par la Luminosité de la basîra, à une perception transcendant les apparences du monde créé. Et lorsque le voile des illusions est ôté, lorsque la vision devient perçante, al-basîra permet de percevoir la Capacité divine (qudra) au cœur même de la Sagesse (Hikma) : « Nous ôtons ton voile : ta vue est perçante aujourd’hui ! » [2].

Ce voile ne peut être ôté que par la mort, et la mort est de deux types : la mort contrainte et forcée que connaissent tôt ou tard aussi bien les gens du commun que les gens de l’élite ; et la mort volontaire et choisie, à laquelle nous renvoie le fameux athar : « Demandez-vous des comptes à vous-mêmes, avant que l’on ne vous en demande. » Cette mort est une mort qui survient par les efforts (moujâhada) et la souffrance dans la Voie d’Allâh, pour finalement se révéler n’être que pure grâce d’Allâh ﷻ.

Sache d’autre part que la basîra a différents degrés : la science (‘ilm), la basîra même (‘aïn) et la réalité de la basîra (haqq). Le premier degré, la science (‘ilm), désigne le rayonnement de la divine providence et les éclairs de la guidée par lesquels l’individu contemple et réalise la Proximité divine englobante. Tu sais alors qu’Il est plus Proche de toi que ne l’est ta propre veine jugulaire. Tu sais qu’Il ﷻ t’englobe et te cerne de toutes parts, d’une manière laissant les intellects totalement abasourdis : « Et lorsque Nous te dîmes : certes, ton Seigneur cerne les gens » [3].

Le degré intermédiaire de la basîra, c’est la basîra même (‘aïn al-basîra), par laquelle tu contemples ton néant et Son Existence, de sortes que tu ne puisses absolument plus Lui associer ton propre égo. C’est alors que se consume l’univers et que disparaissent les composantes de l’existence, et c’est en cela que se cache le sens de : Allâh était, tandis que rien n’était avec Lui.

Enfin le troisième degré est celui de la vérité de la certitude (haqq al-yaqîn), qui te fait contempler Son Existence, mais sans considération ni de ton existence, ni de ton inexistence. C’est en cela que se cache le sens de : et Il est aujourd’hui tel qu’Il a toujours été.

Sidi Ahmad ibn ‘Ajîba dit :
« Quant à ce que l’on désigne par la vérité de la basîra (haqq al-basîra), cela renvoie à l’état dans lequel la basîra saisit et distingue le Vrai de par Sa nature première, et qu’elle se dissocie de la lumière des ramifications secondaires par la Lumière fondamentale. Elle est ainsi nommée Haqq al-basîra du fait de ce qu’elle saisit du Vrai (al-Haqq) d’une part, et d’autre part de ce qu’elle s’est détournée de la considération de la création : il s’agit là du degré spirituel que l’on nomme la vérité de la certitude (haqq al-yaqîn). Les rayons de la basîra sont la Lumière de la foi (imân), chez les gens de la mourâqaba : la conscience du perpétuel contrôle divin. La basîra même (‘aïn al-basîra) désigne la Lumière de l’excellence (ihsân) chez les gens de la contemplation (mouchâhada). Quant à la vérité de la basîra (haqq al-basîra), elle désigne la Lumière du ferme établissement et de la maîtrise des gens de la Parole avec le divin (moukâlama).

Ou tu peux dire que les rayons de la basîra sont la Lumière de la science de la certitude (‘ilm al-yaqîn), que la basîra même est la Lumière de la certitude même (‘aïn al-yaqîn), et que la vérité de la basîra est la Lumière de la vérité de la certitude (Haqq al-yaqîn). La science de la certitude concerne les gens se basant sur les preuves et l’argumentation, la certitude même concerne les gens du dévoilement spirituel, et la vérité de la certitude concerne les gens de la contemplation et de la vision. Pour donner un exemple illustrant ceci, prenons le cas de quelqu’un qui aurait entendu parler de la Mecque mais qui ne l’aurait pas vue : celui-là est au degré de la science de la certitude. Si maintenant il s’approche d’elle suffisamment pour la voir, sans toutefois y entrer : celui-là est au degré de la certitude même. Et s’il y entre et apprend à la connaître : il est alors au degré de la vérité de la certitude. Il en est de même pour l’aspirant au Vrai : s’il demeure dans un état de voilement, réalisant l’évanescence (fana) dans les actes, il est alors au degré de la science de la certitude (‘ilm al-yaqîn). S’il s’approche de l’évanescence dans l’Essence divine, toutefois sans la réaliser pleinement, il se trouve au degré de la certitude même (‘aïn al-yaqîn). Et s’il réalise pleinement cette évanescence et s’y ancre fermement, il atteint alors le degré de la vérité de la certitude (Haqq al-yaqîn).

Ou tu peux dire que les rayons de la basîra sont le propre des gens du Moulk, que la basîra même est le propre des gens du Malakoûte, et que la vérité de la basîra est le propre des gens du Jabaroûte.
Ou tu peux dire encore que les rayons de la basîra sont le propre des gens de l’évanescence (fana) dans les actes, que la basîra même est le propre des gens de l’évanescence dans l’Essence divine, et que la vérité de la basîra est le propre des gens de l’évanescence dans l’évanescence (fana fi l-fana).

Les rayons de la basîra te permettent de constater de la Proximité que le Vrai a de toi, ou dit autrement, ils te font voir et contempler la Proximité que la Lumière du Vrai a de toi. Allâh ﷻ dit : « Nous avons effectivement créé l’Homme et Nous savons ce que son âme lui suggère. Et Nous sommes plus Proche de lui que sa propre veine jugulaire » [4].
Et Il dit ﷻ : « Et Il est avec vous, où que vous vous trouviez » [5].

La basîra même te permet de constater de ton inexistence, c’est-à-dire ton effacement par l’effacement de tes illusions face à Son Existence. Et nous parlons ici de l’Existence du Vrai, car il t’est impossible de Le contempler tout en voyant autre que Lui. Lorsque donc les illusions te sont effacées, lorsque disparaît toute considération de ta propre existence, tu contemples alors ton Seigneur, par ton Seigneur. Il s’agit là du signe indiquant l’ouverture de la basîra et de la guérison intérieure, comme le dit le Shaykh de nos Shouyoûkh, sidi Abderrahman al-Majdhoûb :

Celui qui voit le Créateur par la création
son anoblissement se trouverait dans la perte de la vue

Quant à celui qui voit la création par le Créateur
il est fortuitement tombé sur le remède intérieur

La vérité de la basîra quant à elle te permet de constater de l’existence du Vrai uniquement ; sans considération ni de ton existence car le fondement même de ton être est perdu, ni considération de ton anéantissement, car ne peut être anéanti que ce dont l’existence fut antérieurement établie. Or, il n’y a jamais eu avec Allâh d’existant : « Allâh était, tandis que rien n’était avec Lui, et Il est à présent tel qu’Il a toujours été. » Quant à la deuxième partie de cette parole, si elle ne fait pas partie intégrante du Hadîth, son sens n’en demeure pas moins authentique, car le changement ne saurait Lui être imputé ﷻ.

Muhiy d-dîn ibn Muhammad ibn ‘Ali ibn al-‘Arabi al-Hâtimiy (radiAllâhu ‘anhu) dit : « Celui qui considère que les actes ne sauraient être imputés à la création, il a gagné. Celui qui considère que la Vie ne saurait leur être imputée, il a traversé. Quant à celui qui les considère comme étant le néant même, il est parvenu. »
Quant à moi je dis que celui qui les considère comme étant le néant même, il a certes atteint la maîtrise dans son arrivée au But, et il fut dit sous forme de poème :

Celui qui considère la création que comme un mirage
s’est certes élevé par-delà le voile

vers l’Existence, que tu vois compacte (ratq)
sans éloignement, ni proximité

Il n’y a dès lors aucun échange par Lui vers Lui
ni même d’indicateur d’un quelconque échange.

» [6].


[1] Mishkâte al-anwâr, al-Ghazâliy, pages 121/127.
[2] Sourate Qâf, verset 22.
[3] Sourate al-Isrâ’, verset 60.
[4] Sourate Qâf, verset 16.
[5] Sourate al-Hadîd, verset 4.
[6] Iqâdh al-himam – ibn ‘Ajiba, page 103/104.