بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
Par la Permission d’Allâh, nous tenterons au travers de cet article d’éclaircir certains points de la Réalité ésotérique, des points qu’ignorent la majorité des cheminant vers Allâh… des points sur lesquels Iblîs et ses sbires se basent afin de s’emparer des cœurs des aspirants à la Présence divine. Et malheur au cœur qui a connu puis renié, malheur et encore malheur au serviteur qui se sera laissé aveugler par la jalousie et se sera détourné, finissant par faire la guerre à la Lumière. Il ne s’accroche plus qu’aux épluchures de la religion, son aspiration dans la quête du divin est morte. A tout perdu certes celui qui s’est détourné des Lumières célestes et a préféré s’en tenir aux « on dit ».
Nous traiterons dans un premier temps la première accusation portée contre la Tariqa Karkariya et qui est : la sorcellerie.
Mais avant de pouvoir discuter de cette accusation, voici les questions que nous serons amenés à nous poser :
Question 2 : Qu’est-ce que la sorcellerie ? Quel est le statut du sorcier selon la Noble Chari’a, et quel est le statut de celui qui accuse faussement et sans preuve son frère de sorcellerie ?
Question 3 : Est-ce que les Talâsim, les Awfâq et les noms non-arabe entrent dans le domaine de la sorcellerie ? Est-ce que la Science des lettres est considérée comme faisant partie des sciences diaboliques ?
Pourquoi les gens accusent-ils le Shaykh Educateur d’être un sorcier, et est-ce qu’effectivement la Tariqa Karkariya a un lien quelconque avec la sorcellerie ?
Nous disons et nous affirmons dans un premier temps que l’accusation portée à l’encontre du Shaykh Educateur sidi Mohamed Faouzi al-Karkari, qu’Allâh ﷻ le préserve, est une accusation fausse qui a besoin de preuves. Quant aux causes de cette accusation, elles sont réunies en ce qui suit :
Premier point : la jalousie de ceux qui s’estiment être plus en droit et plus à même de guider les gens à Allâh que notre Shaykh (il s’agit d’opposants à la Tariqa se trouvant au Maroc). Ceci, parce qu’ils voient dans l’habit du Shaykh une opportunité d’accumuler les richesses, wa la hawla wa la quwata illa billâh. Ces gens-là ne se concurrencent pas en ce rôle immense, si ce n’est en vue des biens de ce bas-monde.
S’il n’en était pas ainsi, alors pourquoi ne se sont-ils manifestés qu’après que la Tariqa Karkariya soit apparue telle qu’elle est aujourd’hui : où étaient-ils avant cela ? C’est à ces gens-là que sont venus se lier quelques personnes ayant brisé leur Pacte avec Allâh et trahi le dépôt Muhammadien, des personnes qui s’enlisent chaque jour davantage dans le mensonge, bien qu’ils furent auparavant des disciples de la Tariqa Karkariya. Ils sont ceux qui ne purent patienter et supporter le feu de l’éducation, consistant en le port de la mouraqqa’a et en une vie dans la pauvreté. Ils ne supportèrent pas que le Shaykh tantôt montre de l’intérêt pour eux, et tantôt semble les ignorer. Ils ne purent tolérer que certains disciples soient mis plus en avant qu’eux-mêmes ne l’étaient… car la Tariqa est exclusivement réservée aux gens sérieux et sincères dans leur démarche.
Parmi les choses qu’ils ne purent supporter également, les remontrances du Shaykh à l’égard de ceux d’entre eux qui commirent des erreurs. Ils préférèrent donc fuir le Jalâl du Shaykh et se réfugier derrière des « C’est un sorcier » ou « C’est un menteur« , la nafs prenant systématiquement en ennemi tout ce qui peut lui nuire, particulièrement quand on sait que notre Shaykh n’est pas à l’image de certains autres Shouyoûkh caressant toujours leurs disciples dans le sens du poil et distribuant à tout va les degrés spirituels et les hautes stations, dans le but de contenter chacun. Au contraire, il veille et œuvre sans cesse à ce que la Vérité et l’authenticité de cette Tariqa ne soient jamais bafouées.
Voilà pourquoi les gens dont la nafs est belle et bien vivante ne l’aiment pas et le fuient par tous les moyens, surtout après s’être essayés à le fréquenter et après avoir vu de quelle manière il traite les ténèbres habitant en chacun de nous. Il considère que toute âme s’étant attachée à lui ne l’a fait qu’en vue de la Face d’Allâh ﷻ, cette âme n’est donc pour lui qu’un dépôt qu’il se doit obligatoirement de purifier par le feu de l’effort dans la voie d’Allâh, et ce jusqu’à ce qu’il ne demeure en elle plus le moindre effluve de « moi – ana« , ni la moindre considération pour autre que Lui.
En effet, la Présence Sanctifiée a décrété qu’aucune nafs ne pourrait jamais l’en approcher : Puisses-tu donc mourir de dépit et de haine, ô ténèbre affligée ! Quant à celui qui s’imagine être entré dans cette Présence simplement par l’accès à un, deux ou même sept Secrets, il n’a en ceci fait que donner gage de son ignorance, car la Connaissance de la Hadra de l’Essence divine se trouve au-delà de la montagne des Secrets. La Réalité du Nommé est en effet bien au-delà du fait de pouvoir être entièrement cernée par un Nom ou un Attribut… raison pour laquelle nul ne Connaît véritablement Allâh ﷻ, si ce n’est Allâh Lui-même.
Comment peux-tu donc te permettre de Le confiner au hâ’, alors qu’il ne s’agit que de la dernière de Ses formes théophaniques ? Où sont les Secrets des deux lâm, du Alif et du Point ? Où se trouve le domaine inconnu du Nom, qui n’est autre que la Réalité du Nom Suprême « Allâh » ? Ne sais-tu donc pas que les Secrets du hâ’ ne nous octroient qu’une connaissance de la manière avec laquelle se manifeste la Lumière par le Nom al-Qayyoûm, permettant l’apparition par elle des ombres que constituent les créatures ? Tu n’as appris qu’à dissiper les images et les formes illusoires par la Lumière incréée : comment peux-tu prétendre avoir compris et cerné ses Secrets, alors que tu n’as jamais rien fait autre que considérer le néant et l’illusoire comme étant la Vérité elle-même !? Comment quelqu’un de sensé pourrait-il prendre au sérieux le fait qu’on prétende à la divinité, comme osez-vous l’affirmer… Allâh est bien au-delà du fait de S’associer ou de Se mélanger avec la chose créée, ou de S’unifier avec la chose, ou que la chose s’unifie à Lui… Il est Celui qui, s’Il veut faire apparaitre une chose depuis le néant vers l’existence, lui dit : Sois, et elle est.
Il ne reste donc plus à ces gens pour couvrir les ténèbres que renferment leurs âmes que de vaines tentatives à faire passer le Vrai pour de la sorcellerie… mais quand bien même ils parviendraient à se dissimuler dans ce bas-monde, comment le feraient-ils au Jour Dernier ?
Deuxième point : Nul n’est jamais apparu au milieu des hommes avec ce par quoi est apparu notre Shaykh, sans avoir fait face à l’hostilité et aux accusations de pratiquer la sorcellerie ou de commettre les grands péchés… ceci dans le but de cacher le Soleil de sa Wilâya. L’Histoire nous le confirme largement, à l’image des maîtres de la création que furent les Prophètes et les Messagers, que les négateurs ne manquèrent pas de qualifier de sorciers ou de possédés. Allâh ﷻ dit : « Ainsi, aucun Messager n’est venu à leurs prédécesseurs sans qu’ils n’aient dit : « C’est un sorcier ou un possédé ! » » [s51.v52]. Et il en fut de même pour leurs héritiers, les Saints, qui ne peuvent pas échapper au fait d’être à leur tour victimes des mêmes accusations, afin que soit éteinte la Lumière de leur da’wa. A ce sujet, consultez utilement l’histoire de sidi Aboul-Hassan al-Shâdhiliy (radiAllâhu ‘anhu), qui fut banni de tous les pays dans lesquels il mettait les pieds sous prétexte qu’il était un sorcier… Lisez l’histoire de sidi Ahmad Zarroûq al-Fâssiy (radiAllâhu ‘anhu), de sidi Muhammad ibn Qaddoûr al-Wakîliy (radiAllâhu ‘anhu) que l’on tenta d’assassiner, ou encore de sidi Ahmad al-‘Alawiy al-Mostaghanemiy (radiAllâhu ‘anhu) que les gens de son pays accusaient de sorcellerie, comme ce fut mentionné dans le livre « al-chawâhid wal-fatâwiy fima sahha laday ‘ulamâ’ min amri al-Shaykh al-‘Alawiy« , du Shaykh Muhammad ibn ‘AbdelBâriy al-Hassaniy (rahimahullâh)… et de toute façon, la liste des Saints qui furent accusés de sorcellerie est bien trop longue pour pouvoir être établie ici. De ceci, il nous parait clair que le privilégié doit obligatoirement être confronté aux épreuves par lesquelles passèrent ses prédécesseurs.
Troisième point : La Science divine (‘ilm laduni) ne peut être atteinte que par le don et la grâce divine. En aucun cas elle ne peut être saisie par les intellects, ni approchée par les pensées ou l’imagination. Cette Science n’est pas concernée par ce avec quoi l’on traite les sciences exotériques, car elle relève du domaine de l’inconnu (ghayb). Comment peux-tu donc vouloir comprendre ces réalités de la façon dont toi tu as pris l’habitude de considérer les choses, et pourquoi te laisse-tu aller au raccourci qui voudrait que tout ce qui t’échappe soit nécessairement de la sorcellerie ? Tu ne sais même pas ce qu’est la sorcellerie ! Pas plus que tu ne sais ce qu’est la Science divine ! Comment différencierais-tu donc le Vrai du faux, toi qui baignes dans l’ignorance ?
Tu devrais plutôt considérer le débat qui opposa le Shaykh sidi Ahmad al-‘Alawiy (rahimahullâh) aux savants de l’université al-Zaytoûna… ou encore celle qui opposa l’Imâm al-Junayd (radiAllâhu ‘anhu) aux juristes de Bagdad en la présence de al-Moutawakkil, à l’époque où se trouvait à leur tête l’Imâm ‘Ali ibn Abi Thawr (rahimahullâh), lequel leur dit :
-Soumettez-vous al-Junayd à un interrogatoire ?
-Oui.
-Mais y a t-il parmi vous quelqu’un de plus connaisseur de la jurisprudence que lui ?
-Non.
-Quelle chose incroyable ! Il vous surpasse dans votre propre domaine de prédilection, et il est par ailleurs plongé dans une Science que vous reniez sans en avoir la moindre connaissance… Comment pouvez-vous interroger de la sorte quelqu’un dont vous ne saisissez même pas le discours !?
Et il fut certes dit que le fait de statuer sur une chose revient à considérer la ramification d’une forme déterminée. Or tu sais maintenant que la Science divine que Allâh ﷻ projette dans les cœurs de Ses Saints ne peut en aucun cas être considérée sous une forme déterminée par ton intellect limité… De quel droit pourrais-tu donc donner un jugement sur cette Science ? Voilà pourquoi les gens de Science des siècles passés évaluaient les états des Hommes spirituels en fonction de leur attachement et de leur conformité à la Chari’a : c’est là le seul et unique point sur lequel tu puisses te baser afin de différencier les Awliya du Miséricordieux des awliya du Shaytân. Et nous attestons devant Allâh ﷻ que le Shaykh éducateur sidi Mohamed Faouzi al-Karkari (radiAllâhu ‘anhu) fait partie des gens de la parfaite conformité à la Loi divine, et que nous ne l’avons jamais vu occupé à autre chose qu’au dhikr ou au rappel bénéfique, ni négliger les actes Sunna. Plutôt nous attestons qu’il est du nombre de ceux qui veillent la nuit et jeûnent le jour, qui s’éloignent de tout ce que la Chari’a tient pour illicite, entièrement voué à faire le bien, toujours en état de pureté et récitant le Coran, qu’il est un exemple de générosité, sans égal en terme de bons caractères et de bon comportement. Jusqu’à présent, malgré le flot d’insultes en tout genre qui s’abat sur lui nuit et jour, nous ne l’avons jamais entendu diminuer la valeur de qui que ce soit… plutôt, il demeure dans la considération exclusive de ce que le Vrai lui a prédestiné, et dans l’attente du Jour Dernier : « le Jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucun secours… excepté celui qui viendra à Allâh avec un cœur sain » [s26.v88/89].
Il est incroyable de voir à quel point la raison des gens peut être défectueuse, et à quel point ils ne réfléchissent pas un instant à ce qui est dit… Les ténèbres du sorcier ne sont-elles pas repoussées par les Lumières de « lâ ilâha illa Allâh, Muhammadun rassoulullâh » ? Comment notre Shaykh pourrait-il être un sorcier, lui qui ne cesse de la répéter jour et nuit ? Comment pourrait-il être un sorcier alors qu’il récite, devant tout le monde, le verset du Trône après chaque prière obligatoire ? Comment pourrait-il être un sorcier alors qu’il lit la sourate al-Baqara et enjoint ses disciples et même les gens extérieurs à la Tariqa à en faire de même ? S’il était véritablement un sorcier, alors pourquoi perdrait-il son temps à veiller ses nuits dans le dhikr d’Allâh ? Songez un instant à la nature des adhkâr pratiqués dans la Tariqa, et relisez au besoin la précédente réfutation afin d’y voir plus clair. Si après cela vous vous entêtez et vous dites que certes, il pratique tout cela, mais il n’en demeure pas moins un sorcier… alors sachez que vous êtes tombés dans le piège de Iblîs et que vous n’avez fait que traiter de mensonges la Parole d’Allâh et de Son Messager ﷺ. Vous avez placé la parole du Shaytân sur un piédestal alors que sa force est absolument dérisoire. Et s’il s’agissait bel et bien d’un sorcier, comme vous le prétendez, n’aurait-il pas pris tout particulièrement soin d’ensorceler ses ennemis afin qu’au moins ils se taisent ? Mais quelle place a-t-on donc laissé à la raison ?
Quatrième point : par une simple poignée de main dans l’intention de t’affilier à la tariqa, la Lumière vient illuminer ton cœur, dans l’instant même. Tu la vois par l’œil de la vision intérieure ainsi que par les yeux de ta tête, et ceci sans encens, sans incantations particulières ni aucun remède administré… D’ailleurs, nombreux sont les disciples qui prirent la bay’a par téléphone (cependant aujourd’hui, il faut obligatoirement se déplacer). Cela ne se fait avec rien d’autre que l’évocation d’Allâh. L’apparition de la Lumière de cette manière n’est donc rien d’autre qu’un prodige (karâma) du Shaykh, et à partir de là les gens de Science ont déclaré que la différence entre un Saint et un sorcier est établie de deux manières :
-La première, la plus connue et à propos de laquelle l’ensemble de tous les musulmans sont d’accord, c’est le fait que la sorcellerie n’apparaisse que de la main d’un pervers (fâsiq). Quant au prodige (karâma), il n’apparaît évidemment que dans la main d’un Saint et en aucun cas dans celle d’un fâsiq. C’est là ce qu’affirma l’Imâm al-Juwayniy, Abou Sa’îd al-Moutawalliy et d’autres encore.
-La deuxième, c’est le fait que la sorcellerie soit basée sur un ensemble de pratiques, d’incantations et de remèdes, tandis que le prodige n’a aucunement besoin de cela.
Par conséquent si l’on parvient à établir la nature infondée et purement mensongère de l’accusation selon laquelle le Shaykh éducateur serait un sorcier, du même coup la Tariqa Karkariya se verrait innocentée de toute association à la sorcellerie, du fait que la Tariqa ne saurait être sinon à l’image de son fondateur. Et par Allâh, si le dhikr d’Allâh ﷻ pratiqué dans les meilleurs moments de la journée, si la prière sur le Prophète Bien-Aimé ﷺ, si la contradiction de l’égo en terme de tenue vestimentaire ainsi que le dépouillement de toute forme d’orgueil, de suffisance et de jalousie découlant du port de certains vêtements… si le fait d’œuvrer dans le but que nos cœurs soient illuminés et que la Lumière les remplisse entièrement, si la vision des Prophètes et des Saints… si tout ceci est de la sorcellerie, quelle bonne sorcellerie ! Ne sais-tu pas que le flux spirituel (madad) ne parvient au serviteur qu’en fonction de la pureté de sa croyance ? Par conséquent, si la Tariqa Karkariya n’avait pas été une Voie de Vérité, Allâh ﷻ ne l’aurait pas appuyé et soutenu par la Lumière et les visions du Prophète ﷺ à l’état d’éveil. Ou bien vous préférez penser que la vision du Bien-Aimé ﷺ peut arriver au sorcier ? Seriez-vous donc dépourvus de la moindre once de bon sens ?