بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

L’accusation de sorcellerie pour tenter d’éteindre la Lumière d’Allah

Allâh ﷻ dit dans la sourate As-Saff :
« Et quand Jésus fils de Marie dit : « Ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Torah, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera « Aḥmad ». Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent: « C’est là une magie manifeste ». Et qui est plus injuste que celui qui invente un mensonge contre Allah, alors qu’il est appelé à l’Islam? Et Allah ne guide pas les gens injustes. Ils veulent éteindre de leurs bouches la Lumière d’Allah, alors qu’Allah parachèvera Sa Lumière en dépit de l’aversion des mécréants. » [Cor. 61:6-8].

Sayiduna ‘Issa – ‘alayhi salam – affirme venir consolider ce qui se trouve dans la Torah, qui contient ce qu’Allâh ﷻ décrit Lui-même :
« Nous avons fait descendre la Torah dans laquelle il y a guide et Lumière. C’est sur sa base que les Prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les Rabbâniyoun et les Ahbâr qui jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah, et ils en sont les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez-Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants. » [Cor. 5:44].

La Torah fut suscitée, avec en elle, la guidée et la Lumière, ce qui n’empêcha pas les rabbins de l’époque d’accuser sayiduna ‘Issa – ‘alayhi salam – de sorcellerie. La juste compréhension de cette opposition étonnante réside dans le fait qu’ils n’avaient en réalité la Torah qu’uniquement dans sa forme écrite sur papier et récitée par des langues dont les cœurs sont durs, dénués de haqiqa.

Quant au Rabbaniyoun, sidi Ahmed Ibn Ajiba – qu’Allâh l’agrée – dit à ce verset sur le verset :
« Quant aux Rabbâniyoûn de cette communauté, ils sont les Connaissants par Allâh (‘arifoûn biLlâh) qui éduquent les gens et les guident vers la Connaissance ésotérique, via la contemplation (chouhoûd) et la vision des yeux (‘ayyân). »

Quant à ceux qui prétendaient à ce statut à l’époque de sayiduna ‘Issa – ‘alayhi salam –, en voici la description :
« Ceux qui ont été chargés de la Torah mais qui ne l’ont pas appliquée sont pareils à l’âne qui porte des livres. Quel mauvais exemple que celui de ceux qui traitent de mensonges les versets d’Allah et Allah ne guide pas les gens injustes. » [Cor. 62:5].

Par la jalousie et la dureté de leurs cœurs, ils en sont venus à renier la revivification du message divin qui s’exposait à eux. Ce message divin qui était une science ne pouvant être cernée que par la contemplation et la vision, dépassa leurs entendements et les précipita dans les accusations de sorcellerie. En vertu des versets explicitement cités ci-dessus, c’est la Lumière d’Allâh qui est calomniée.

Revenons sur le 7ème verset de la sourate As-Saff : « Et qui est plus injuste que celui qui invente un mensonge contre Allah, alors qu’il est appelé à l’Islam? Et Allah ne guide pas les gens injustes. »

Allâh ﷻ nous interpelle sur ceux qui refusent cet appel à l’Islam, un Islam qui appelle à la réalisation complète et non uniquement un islam des gens du commun, ne renvoyant qu’à la partie apparente et au suivi de la Loi divine, à laquelle les rabbins se sont à tort attachés au détriment de la partie intérieure. Plutôt, il est fait référence dans ce verset à l’Islam réunissant les trois parties relatées dans le hadith dit de Jibril – ‘alayhi salam – (à savoir l’Islam, l’Iman, l’Ihsan).

Par ailleurs Allâh ﷻ dit : « Est-ce que celui dont Allah ouvre la poitrine à l’Islam et qui détient ainsi une Lumière venant de Son Seigneur… Malheur donc à ceux dont les cœurs sont endurcis contre le rappel d’Allah. Ceux-là sont dans un égarement évident. »

L’imam Ghazaliy – qu’Allâh l’agrée –  rapporte dans son livre la délivrance de l’erreur :
« Lorsque l’Envoyé de Dieu fut interrogé sur « l’ouverture de la poitrine » et sur le sens de ces Paroles divines : « A celui que Dieu veut guider au bien, Il lui ouvre la poitrine à l’Islam (la soumission) » (Cor. 6:125), il répondit : « C’est une lumière que Dieu projette dans le cœur», « Et quel en est le signe ? » – lui demanda-t-on. Il répondit : « L’éloignement de la demeure de la tromperie et le retour à celle de l’Eternité ». Le Messager d’Allâh ﷺ a également dit : « Dieu a créé les hommes dans les ténèbres, Il les aspergea ensuite de Sa Lumière ». C’est à cette lumière que l’on doit demander le dévoilement de la vérité ; elle jaillit de la générosité divine en certaines circonstances ; il faut l’attendre en se tenant à l’affût conformément à ces paroles du Prophète ﷺ : « de votre Seigneur émanent des flux de grâce au cours de certains jours de votre existence, exposez-vous donc à eux. » »

C’est donc bien à la foi (Iman) et à l’excellence (Ihsan) que renvoie l’« islam » dans le verset ci-dessus.

Notez qu’Allâh ﷻ dit : « Plus injuste », le terme adhlam renvoie en arabe aux ténèbres (dhouloumat), dans lesquelles, ceux qui s’opposent à la Lumière et à la guidée, s’enfoncent par leur rébellion. À défaut d’appréhender la Lumière divine et sa Science, ils l’accusent d’être de la magie. L’enfer, par son feu permanent, n’est-il pas devenu noire comme les ténèbres[i] ? Mais par son ignorance, l’homme persiste à calomnier celui qui sort des ténèbres vers la Lumière.  Or, comme le dit le hadith : « le dhulm (injustice) sera ténèbres au jour de la résurrection ». Celui qui dément les signes d’Allah, à savoir sa Lumière, n’aura au jour de la résurrection que les ténèbres de son égo pour se plaindre de sa perte.

« … et le sorcier ne réussit pas, où qu’il soit » [Cor. 20:69].

Qu’Allah nous préserve de nous enfoncer dans la rébellion et les ténèbres, et qu’Il nous compte parmi les véridiques et nous fasse entrer dans la Lumière de Sa Présence. Amin.


[1] D’après Abou Hourayra – qu’Allah l’agréé –, le Prophète ﷺ a dit : « Mille années furent allumées sur le feu jusqu’à ce qu’il eût rougi, ensuite mille années furent allumées jusqu’à ce qu’il blanchisse, puis mille années jusqu’à ce qu’il noircisse; il est donc noir obscur. » (Rapporté par At-tirmidhi).