بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Réponse du Shaykh à ceux qui nous critiquent

Tout d’abord, à celui qui en vient à critiquer la validité du serment d’allégeance (bay’a), nous lui répondons par le verset de Notre Seigneur : « Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche » [S.48V.18].

Il s’agit du serment d’allégeance pris sous l’ombre de l’arbre Prophétique, un arbre de Lumière faisant descendre dans le cœur de ceux qui y trouvent refuge la quiétude (sakina). La descente de cette quiétude est accompagnée de l’ouverture spirituelle (fath). Celui donc qui se prétend maître dans la voie et qui, lorsque vient à lui une personne cherchant à se rapprocher de son Seigneur, l’endort en lui disant que le Fath est encore loin pour lui, qu’il sache qu’il, en réalité, n’exprime que son propre éloignement. Allah ﷻ dit : « Nous sommes plus proches d’eux que leur propre veine jugulaire ». Le Fath est donc plus proche de notre être que nous ne le sommes nous-mêmes.

De même, nous considérons avec la plus grande révérence la parole prophétique : « celui qui meurt sans bay’a, meurt d’une mort Jahilite ». Par crainte et respect de la tradition prophétique, les membres de la Tariqa Karkariya se voient inviter à prêter allégeance au gouverneur du pays qu’ils habitent. Cependant, nous considérons là qu’il s’agit d’une bay’a extérieure, car en ce qui concerne la bay’a intérieure, celle de l’esprit, celle prise sous l’arbre de l’agrément (ridhwan), celui donc qui y prêtera serment d’allégeance se verra octroyer une Lumière, et il accèdera de ce fait à la Vision directe de cet Attribut divin. Il s’agit là d’une bay’a authentique, lumineuse, et spirituelle. Certains en viennent alors à nous attribuer des choses aussi blâmables que le trafic de stupéfiants. Ainsi, selon certains, nous disposerions d’une drogue, qui une fois placée dans la nourriture, ferait voir au disciple les différentes visions auxquelles il accède au cours de son cheminement. À ceux qui disent cela, nous leur répondons : votre argument serait valide si tous les disciples vivaient en présence du shaykh et ce de façon continue. Cependant, pourquoi donc l’effet de cette drogue persisterait-il après plusieurs années ? Quelle serait-donc cette drogue ? si réellement notre intention était d’amasser les biens de ce bas monde, nous aurions alors commercialisé cette drogue à l’effet persistant.

Il en est de même pour ceux qui nous attribuent la sorcellerie. Quelle sorcellerie se ferait par téléphone ? Nous donnons la bay’a par téléphone à des personnes vivant à des milliers de kilomètres de nous, des personnes que nous n’avons jamais rencontrées et dont nous ne savons rien. Toi donc qui nous accuse de sorcellerie, viens à nous nous enseigner la sorcellerie, étant donné que tu prétends savoir différencier la sorcellerie du Haqq. Apprends nous d’où tu as tiré ta science, viens donc nous enseigner ton savoir, peut-être que depuis le début nous nous trompions. Peut-être sauras-tu nous montrer notre erreur ? Sache que nous donnons même la bay’a par la voie du rêve pieux, et la personne se réveille le matin avec la vision de la Lumière, que réponds-tu donc à cela ?

Et si tu nous dis que la bay’a par téléphone est effectivement de la sorcellerie, alors nous serions dans ce cas, une communauté (oumma) entièrement ensorcelée, par l’intermédiaire des films, des chants et des musiques produits par les ennemis de l’islam.

Nous en venons donc à la mouraqqa’a, parmi les arguments qu’avancent nos détracteurs, le fait que la « véritable » mouraqqa’a serait celle qui, après qu’un vêtement se soit usé, serait rapiécée en vue de gagner en modestie. Et bien sache que nous n’avons pas le temps ! Nous n’avons pas le temps d’attendre que nos vêtement soient usés pour seulement alors pouvoir apprendre le rabaissement (dhul), l’ascétisme, le délaissement du bas monde. Nous vivons dans une époque où une djellaba de bonne facture ne coûte que 30 euros, quelle serait la logique d’attendre qu’un vêtement s’use ? Plutôt, il s’agit d’un outil dans l’éducation de l’âme et si le port de la mouraqqa’a n’a plus aucun effet sur toi, alors prends un tambour et va, si cela n’a plus d’effets sur toi, tu marcheras pieds-nus. Ne vois-tu pas que l’Univers tout entier est un rapiècement de couleurs ? Des couleurs qui se distinguent les unes des autres, car en effet, le pôle nord est différent de l’Afrique, l’Afrique est différente de l’Europe et ainsi de suite, et il en est de même avec la mouraqqa’a.

Vient ensuite une critique que nous avons entendue concernant la mouraqqa’a, celle qui ferait de celui qui la porte quelqu’un qui s’affilie au peuple de Loth. Toi qui avance ça, ramène-nous la preuve que le peuple de loth s’habillait d’un vêtement rapiécé ? Quelles preuves tirées du Coran et de la Sunnah tiens-tu ? Prouve nous donc que le vêtement que nous portons est en dehors du cadre légal (shari’a) ? Et si tu nous dis qu’il s’agit d’une innovation (bid’a), explique-nous ce qu’est une innovation, quel est son cadre ? Nous vivons dans une époque où les hommes se maquillent, où les gens brisent leur jeûne du ramadan sur la place publique, où les pires actes sont commis et toi, malgré cela, tu ne trouves rien d’autre à critiquer que la mouraqqa’a ? Il nous importe peu que les bouddhistes portent les mêmes couleurs que nous, ce qui nous importe, c’est de savoir si notre vêtement est conforme à la Loi d’al-Mustafa ﷺ, de savoir ni notre nudité ( ‘awrah) est couverte. Ceux qui nous reprochent le port de la mouraqqa’a, nous faisant dans certains cas sortir de l’islam, Pourquoi ne les entend-on pas lorsqu’il s’agit de personnes priant dans leurs propres mosquées en jean’s levis et ce au premier rang ? Nous disons : il ne s’agit pas d’un petit signe de l’approche de l’Heure, mais bien d’un grand signe !

Toi qui nous critique, toi qui un matin te lève avec une certaine croyance et qui le lendemain retourne ta veste et change de croyance, sache que nous, nous sommes soufis et que nous mourrons soufis.

Enfin, vient l’argument selon lequel nous n’aurions pas reçu d’autorisation de notre Shaykh. Sache que l’Idhn (autorisation) dans l’éducation spirituelle ne provient que d’Allah et de Son Messager ﷺ … Lorsque Moussa (‘alayhi sallam) a rencontré al Khidr (‘alayhi salam), il ne lui a point demandé de feuille écrite. Si tu désires un papier attestant d’une connaissance particulière, va-t’en dans les sciences profanes… et si prétends être shaykh de tarbiyya (éducation), alors amène nous donc ta preuve comme le demande Allah ﷻ : « Apportez-en la preuve si vous êtes véridiques » [S.2V.22].

Nous, nous avons notre preuve, celle de la vision du Vrai et quiconque s’engage dans la voie se voit octroyer cela. Et ne viens pas nous parler de bouddhisme, ils utilisent nos mots mais en aucun cas n’expérimentent ce qu’ils prétendent. Si tu nous critiques, c’est parce que ton for intérieur a su que nous avions un miel, un miel inestimable dont les effluves te sont parvenues mettant ton être en émoi. Telle est la sorcellerie Seigneuriale.